"Près de 16 millions de personnes en Ukraine ont aujourd'hui besoin d'une aide humanitaire : en eau, nourriture, services de santé", a dit Osnat Lubrani lors d'une conférence de presse, alors que la guerre déclenchée par la Russie est entrée dans son cinquième mois.
"Plus de six millions de personnes sont toujours déplacées à l'intérieur du pays. Quelque cinq millions de personnes ont maintenant réussi à rentrer chez elles, mais beaucoup savent qu'elles pourraient être contraintes de fuir à nouveau", a-t-elle poursuivi.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations, qui fait partie du système de l'ONU, ce chiffre des retours concerne tant les personnes déplacées à l'intérieur que celles rentrées de l'étranger.
Toujours selon Mme Lubrani, plus de 5,3 millions d'Ukrainiens se sont réfugiés à l'étranger.
"Ce que nous savons, c'est que le nombre que nous avons de près de 5.000 civils tués et de plus de 5.000 blessés n'est qu'une fraction de la réalité effrayante", a-t-elle reconnu.
"Je ne peux pas parler de nombres précis d'hôpitaux, d'écoles et de maisons endommagés, mais nous savons qu'ils se comptent par milliers. Nous ne pouvons tout simplement pas encore vérifier les chiffres exacts", a-t-elle encore dit.
"Nous mettons tout en œuvre pour soutenir les personnes dont la vie a été mise en pièces à cause de cette guerre. Mais la Russie, ainsi que le gouvernement ukrainien doivent faire plus pour protéger le peuple de ce pays et rendre notre travail possible", a demandé Mme Lubrani.
Elle a cité notamment l'impossibilité de venir en aide aux habitants de Marioupol, port ukrainien en grande partie détruit et occupé par les forces russes depuis mai. Elle a aussi appelé à assurer "des passages sûrs pour évacuer les gens de Severodonetsk", ville passée récemment sous contrôle russe après des combats acharnés.
Matilda Bogner, cheffe de la Mission de surveillance des droits de l'homme des Nations Unies en Ukraine, a indiqué de son côté avoir eu "un accès complet aux lieux d'internement des prisonniers de guerre dans le territoire contrôlé par le gouvernement" ukrainien et "aucun accès aux prisonniers de guerre qui sont internés en dehors des zones contrôlées par le gouvernement", autrement dit celles occupées par les forces russes et les séparatistes.
"Nous n'avons pas non plus eu accès aux prisonniers de guerre détenus en Russie. Nous avons eu des difficultés à dialoguer avec la Russie à ce sujet, nous continuerons à poursuivre le dialogue et à essayer d'y avoir accès", a-t-elle insisté.