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Dix migrants clandestins retrouvés morts dans le désert nigérien près de la Libye


Un groupe de migrants tient des banderoles pour protester contre la violence contre les réfugiés lors de la visite du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi à Agadez le 21 juin 2018
Un groupe de migrants tient des banderoles pour protester contre la violence contre les réfugiés lors de la visite du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés Filippo Grandi à Agadez le 21 juin 2018

Dix corps de migrants clandestins ont été retrouvés cette semaine en plein désert, près de Dirkou dans le nord du Niger proche de la Libye, a-t-on appris jeudi auprès du ministère ngérien de la Défense.

"Dix corps sans vie de migrants clandestins (...) sommairement enterrés dans des fosses", ont été découverts par une patrouille militaire à une trentaine de km de la ville de Dirkou, frontalière de la Libye, selon le bulletin hebdomadaire du ministère de la Défense qui ne précise pas la date de cette découverte macabre.

Le ministère indique qu'"une enquête est en cours pour élucider les circonstances de (ces) morts".

Un élu d'Agadez a déclaré jeudi à l'AFP qu'il était "fort possible que ces migrants retrouvés morts aient été abandonnés par leur passeur".

Dirkou, située dans la région d'Agadez, est un point de passage incontournable pour le trafic de migrants, d'armes et de drogues vers la Libye voisine ou l'Europe. Elle abrite également des sites aurifères artisanaux qui attirent des milliers de Nigériens et de ressortissants de pays voisins.

Les opérations de sauvetage de migrants sont fréquentes dans le désert hostile du Sahara, surtout vers la Libye.

Mercredi, les services de secours libyens ont indiqué avoir retrouvé vingt personnes mortes de soif en plein désert de Libye, près de la frontière avec le Tchad.

De nombreux migrants ouest-africains tentent de passer par la Libye pour atteindre les côtes méditerranéennes et ainsi gagner l'Europe. Ils se rassemblent généralement à Agadez, la grande ville du nord nigérien, où se trouvent des réseaux de passeurs.

Selon les autorités d'Agadez, il est fréquent que des véhicules transportant des migrants tombent en panne dans le désert ou que les passeurs se perdent, ou encore abandonnent leurs passagers par crainte des postes de contrôle ou des patrouilles militaires. Certains migrants meurent de déshydratation.

Dans le but de décourager les passeurs, Niamey avait pourtant voté en 2015 une loi érigeant en crime le trafic de migrants, passible de peines pouvant aller jusqu'à 30 ans de prison.

Mais malgré cette mesure, des migrants empruntent "de nouvelles routes plus dangereuses" pour entrer en Libye, selon une source sécuritaire.

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