Djibouti a accueilli dimanche les pourparlers entre le gouvernement central de la Somalie et les représentants de l'Etat du Somaliland.
La veille, c’est le président djiboutien, Ismail Omar Guelleh, qui l’avait annoncé sur son compte Twitter.
“Je présiderai demain à Djibouti, une réunion entre le Président Mohamed Abdullahi Farmajo et le Président Moussa Bihi Abdi pour assurer le suivi des efforts de médiation entre les deux peuples frères”, a écrit le chef de l’État djiboutien.
Le Premier ministre de l’Éthiopie voisine, Abiy Ahmed, a également été invité, a précisé le président Guelleh.
La région du Somaliland cherche depuis environ quatre décennies à se détacher du reste de la Somalie.
Un peu comme dans la crise des zones anglophones du Cameroun, le cas du Somaliland remonte à la colonisation.
Ancien protectorat britannique, le Somaliland a obtenu son indépendance en 1960, mais quelques jours plus tard, il a rejoint la Somalie. Mais en 1991, après des années de guerre avec le gouvernement de Mogadiscio, il a déclaré son indépendance du reste du pays. Mais ni le gouvernement central ni les autres pays ne le reconnaissent comme un pays souveran.
Depuis, le froid persiste entre les dirigeants de la région et ceux de Mogadiscio. Et pour cause : le Somaliland jouit d’une autonomie de gestion, avec un gouvernement fonctionnel et un climat hors conflit. En contraste, Mogadiscio la capitale et les zones environnantes sont un bastion d’insécurité.
Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, surnommé "Farmajo", "s'est engagé à déployer tous les efforts possibles pour mener des discussions fructueuses avec le Somaliland", a déclaré le porte-parole présidentiel Abdinur Mohamed Ahmed dans un communiqué.
L'ordre du jour n'a pas été rendu public.
Ce seront les premiers entretiens officiels entre Farmajo et le président du Somaliland Musa Bihi, après qu'Abiy ait organisé une réunion informelle en février.
"La délégation du Somaliland aura l'occasion de présenter au monde que le Somaliland a droit à sa souveraineté", a écrit le ministère des affaires étrangères du Somaliland sur Twitter.
Ce n’est pas la première fois qu’une tentative de médiation a lieu.
Lors des précédents cycles de négociations entre 2012 et 2015, les deux parties ont progressé sur des questions pratiques de coopération, telles que la gestion de l'espace aérien, "mais n'ont pas réussi à combler le fossé sur la question fondamentale du statut du Somaliland", lit-on dans un rapport de l'International Crisis Group, datant de 2019.