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La FIDH dénonce une "vague d'arrestations" d'opposants et militants


Une anonyme photographiée au stade national, où elle retournait pour la première fois depuis son arrestation par les forces de sécurité le 28 septembre 2009. Crédit FIDH/Tommy Trenchard
Une anonyme photographiée au stade national, où elle retournait pour la première fois depuis son arrestation par les forces de sécurité le 28 septembre 2009. Crédit FIDH/Tommy Trenchard

La Fédération internationale des droits de l'Homme a dénoncé vendredi une "vague d'arrestations" menée selon elle par les services de sécurité djiboutiens depuis la mi-mars parmi les membres de l'opposition et les défenseurs des droits humains.

Depuis le 13 mars 2017, "au moins 20 opposants et défenseurs des droits humains" ont été arrêtés et détenus sur la base de "motivations politiques", affirme dans un communiqué la FIDH, qui réclame leur "libération immédiate et inconditionnelle".

Selon la FIDH, 19 militants et dirigeants du MRD, l'un des principaux partis d'opposition, ont été arrêtés par la Section de recherche et de documentation (SRD) de la gendarmerie de Djibouti depuis le 13 mars.

Quatre de ces militants ont été placés le 23 mars sous mandat de dépôt à Gabode, la prison centrale de Djibouti, a ajouté la FIDH, précisant qu'ils sont poursuivis pour "activités politiques illégales" et s'inquiétant de leurs conditions de détention.

Joint depuis Nairobi, l'avocat des détenus, Zakaria Abdillahi, a expliqué à l'AFP n'avoir pas pu assister ses clients lors de leur garde à vue, ni n'avoir été autorisé à leur rendre visite en prison où, dit-ils, ils sont "très mal traités".

Ses clients ont été condamnés le 28 mars à deux mois de prison pour "participation à la reconstitution d'un parti dissout", a ajouté Me Abdillahi qui a lui-même été menacé d'arrestation dans le cadre de cette affaire.

Il entend faire appel de cette "décision arbitraire" devant la Cour d'appel, a-t-il précisé.

Un fondateur de la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH), Omar Ali Ewado, avait également été arrêté le 19 mars, avant d'être relâché le 27 mars, a ajouté la FIDH.

"La répression politique s'abat encore une fois à Djibouti où les arrestations d'opposants politiques constituent dorénavant la norme. La dégradation continue des droits humains demeure préoccupante pour la stabilité du pays", a regretté Drissa Traoré, le vice-président de la FIDH, cité dans le communiqué.

Petit pays hautement stratégique de la Corne de l'Afrique, Djibouti est tenu d'une main de fer depuis 18 ans par le président Ismaël Omar Guelleh.

Ismaël Omar Guelleh a été réélu pour un quatrième mandat en avril 2016 avec plus de 86% des voix, lors d'un scrutin dénoncé comme une "mascarade électorale" par l'opposition.

Avec AFP

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