Djibril Bassolé a plaidé non coupable. Ses avocats rejettent le rapport d’expertise d’une bande sonore, des écoutes téléphoniques qui l’accablent.
"Je ne reconnais pas les faits, je plaide non coupable", a déclaré à la barre mercredi matin tout de blanc vêtu, Djibril Bassolé, l’ancien chef de la diplomatie de Blaise Compaoré.
Mais ses avocats demandent la parole et exigent un sursis. Ils rejettent l’expertise d’une bande sonore issue d’écoute téléphonique impliquant le général Bassolé et Guillaume Soro, le Président de l’Assemblée nationale de Côte-d’Ivoire.
"Le sursis à statuer n’est pas une demande spécifique de M. Bassolé. L’action principale de M. Bassolé, c’est de montrer en quoi l’expertise de l’Allemand est un faux. La loi dit que lorsqu’un se plaint d’un tel document versé au dossier comme étant un faux, le juge a le choix soit de passer outre soit de sursoir à statuer", souligne Me Dieudonné Bonkoungou, l’un des avocats de Djibril Bassolé.
Le rapport d’expertise est donc faux selon les avocats du général.
"L'expert a dû reprendre son rapport pour purger les vices pour le rendre valable. Ce n’est pas possible à ce stade. Cela revient à dire qu’il n’y a pas de fiabilité dans le travail. Si à tout moment on peut corriger, c’est que c’est un faux et ce n’est pas admissible en droit, en procédure pénale même en simple procédure civile ce n’est pas admissible", explique Me Bonkoungou.
Les avocats de la partie civile eux estiment que La Défense de Djibril Bassolé a toujours été articulée autour des questions de procédures de l’instruction jusqu’au jugement. Pour eux, ce rapport d’expertise est irréversible.
"On parle aujourd’hui du faux concernant le rapport d’expertise qui je vous le rappelle est dans le dossier depuis le 14 décembre 2016. Et toutes les irrégularités concernant ce rapport d’expertise ont été soulevées par la défense de Bassolé et tranchées par les juges au niveau de la chambre de contrôle", souligne Me Guy Hervé Kam.
Il poursuit : "en réalité, ce rapport d’expertise est aujourd’hui juridiquement dans du marbre et il est irréversible. Maintenant c’est tout à fait de façon opportune que la défense de Bassolé voulant obtenir le sursis à statuer dépose une plainte pour faux et s’en prévaloir aujourd’hui pour demander le sursis. C’est juste des artifices de nature procédurale mais qui en réalité n’ont rien de sérieux".
Le tribunal rendra sa décision sur la demande de sursis vendredi. Mais le procès lui-même sera suspendu du 21 décembre au 7 janvier 2019, pour raison de fêtes de fin d’année.