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Don de sang : un été sous le signe de la pénurie


La salle de prélevement, à Lomé, Togo, le 12 juillet 2019. (VOA/Kayi Lawson)
La salle de prélevement, à Lomé, Togo, le 12 juillet 2019. (VOA/Kayi Lawson)

Le Togo traverse actuellement une pénurie de sang. Entre avril et septembre, le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) n’arrive plus à répondre à toutes les sollicitations, ne pouvant que couvrir 60% des demandes sur toute l’année.

La fine pluie de ce vendredi matin n’a pas empêché la trentaine de personnes de patienter sous un hangar dans l’enceinte du Centre national de transfusion sanguine (CNTS) à Lomé.

Ce groupe d’hommes et de femmes est venu acheter du sang. Faute de disponibilité, ils font le pied de grue espérant obtenir des poches.

Pénurie de sang au Togo
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Pendant ce temps dans le hall des donneurs, une seule personne attend et dans la salle de prélèvement, cinq personnes donnent de leur sang. Pour ces donneurs, les motivations divergent avec un même objectif : sauver des vies.

Ce donneur vient donner son sang depuis deux ans pratiquement: "J’ai une idole qui est Christiano Ronaldo, lui à tout moment, il donne son sang. Je veux le suivre, c’est ce qui me pousse à le faire pour sauver des vies".

Le Togo n’a jamais pu disposer d’une banque de sang assez conséquente pour couvrir la demande nationale. Une situation à l’origine de plusieurs décès pourtant évitables.

La pénurie s’accentue à partir du mois d’avril, explique Yao Séna Tété, responsable collecte mobile au CNTS.

"Depuis le mois d’avril jusqu’à septembre, le centre de transfusion sanguine traverse une pénurie dû au fait que la grande population de nos donneurs sont des élèves et à partir de mois d’avril, mai, ils commencent les révisions et les examens", souligne le responsable.

Pourtant, la saison des pluies entraîne une "multiplication des moustiques" et "c’est le paludisme qui sévit, surtout le paludisme forme anémique". Le manque de sang disponible se fait donc sentir.

L'entrée du CNTS, à Lomé, Togo, le 12 juillet 2019. (VOA/Kayi Lawson)
L'entrée du CNTS, à Lomé, Togo, le 12 juillet 2019. (VOA/Kayi Lawson)

Sous le hangar, la patience est mise à rude épreuve. Anémiée et faute de n’avoir pas pu trouver du sang, une jeune dame a vu son intervention chirurgicale repoussée.

"Je viens ici depuis trois jours", confie-t-elle à VOA Afrique. "Le premier jour, j’y ai passé toute la journée. Le second jour pareil, ce n’est qu’aux environs de 19h30, qu’ils m’ont fait savoir que le groupe sanguin que je recherche n’est pas disponible".

Minlibe Djiémon est aussi en attente. Il a besoin de quatre poches de sang pour son parent hospitalisé. Grâce à son statut de donneur, il a pu trouver deux poches de sang.​ "Je suis venu ici depuis la semaine passée, cherchant 4 poches de sang O+, mais je n’ai fait que trouver 2 poches de sang".

Grace Kudzu a été transfusée plusieurs fois. Drépanocytaire et ne pouvant pas donner de sang, elle ne rate aucune occasion pour sensibiliser la population à poser cet acte qui sauve des vies.

"Je suis drépanocytaire homozygote, j’ai commencé la transfusion depuis l’enfance donc je ne peux pas donner du sang. C’est pour cela qu’à chaque fois je m’associe à des campagnes de don de sang parce que je sais l’importance que cela a", explique-t-elle.

Pour encourager la population à pouvoir donner du sang, le CNTS a opté pour des mesures incitatives.

"Le donneur de sang, si c’est lui-même qui a besoin de sang, on lui cède les poches gratuitement", commente Yao Séna Tété​. "Si c’est un parent biologique, c’est-à-dire, on réduit de moitié le prix de la cession. Et si c’est un parent qui n’est pas de la famille, où il peut bénéficier d’un demi-tarif, on le place en première position quel que soit le nombre qui attend, aussitôt il arrive avec sa carte de donneur de sang, on le prend en charge et on lui sert les poches, à condition que sa poche soit dans notre banque".

Face à la chronique pénurie de sang, le CNTS diversifie ses sites de collecte. En plus des établissements scolaires et universitaires, les collectes mobiles sont organisées dans les églises, les mosquées, les entreprises et dans des groupes organisés.

En 2018, tous les centres de transfusions sanguines du pays ont produit 50.023 poches de sang contre une demande estimée à plus de 75.000 poches.

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