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Donald Trump s'oppose à la CIA sur les cyberattaques de la Russie


Le président élu Donald Trump s'entretient avec Chris Wallace pour l’émission "Fox News Sunday" à New York, le 10 décembre 2016.
Le président élu Donald Trump s'entretient avec Chris Wallace pour l’émission "Fox News Sunday" à New York, le 10 décembre 2016.

Donald Trump continuait lundi de rejeter l'idée que la Russie de Vladimir Poutine soit intervenue dans l'élection américaine à son profit, alors que de puissants élus républicains et démocrates réclament une grande enquête parlementaire sur le rôle de Moscou.

La CIA a conclu dans un rapport secret révélé vendredi par le Washington Post que la Russie était intervenue par ses cyberattaques dans la campagne électorale dans le but précis d'aider Donald Trump à être élu, et non dans le but plus général de troubler le bon déroulement de l'élection.

Mais le successeur de Barack Obama, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, rejette avec force cette conclusion, jetant l'opprobre sur un service de renseignement à la réputation entachée par ses rapports erronés après le 11 septembre 2001 sur les liens entre Saddam Hussein et Al-Qaïda.

Donald Trump l'a dit à plusieurs reprises en interviews, et à nouveau sur Twitter lundi matin.

"Pouvez-vous imaginer si les résultats de l'élection avaient été l'inverse et si nous essayions de jouer la carte de la Russie/CIA. Ce serait qualifié de théorie du complot !" a-t-il écrit. "A moins que vous ne preniez les hackers en flagrant délit, il est très difficile de déterminer qui a piraté. Pourquoi cela n'a-t-il pas été publié avant l'élection?"

Donald Trump, qui ne cache pas ses affinités avec Vladimir Poutine et son intention de rétablir des liens plus amicaux avec la Russie, a estimé dans une interview diffusée dimanche sur Fox que le rapport de la CIA avait sans doute été diffusé par les démocrates et non la CIA elle-même, "parce qu'ils ont subi l'une des plus grandes défaites de l'histoire politique de ce pays".

A Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé lundi "des accusations gratuites, non professionnelles qui n'ont rien à voir avec la réalité".

La conseillère de M. Trump Kellyanne Conway, citant des informations du Post, insiste aussi que le FBI et la CIA ne sont pas sur la même ligne sur les intentions réelles de Moscou, même si la communauté du renseignement a été unanime en octobre à accuser publiquement la Russie d'avoir piraté des partis politiques.

Des messages internes au parti démocrate ont été dérobés puis diffusés en juillet, conduisant à la démission de la présidente du parti, et dans les dernières semaines avant l'élection, des milliers de messages du président de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton ont été publiés par Wikileaks, jetant une lumière crue sur les délibérations internes. A l'inverse, aucun message du parti républicain n'a été publié.

Enquête du Congrès

"La CIA ne produit pas de conclusions avec un haut degré de certitude sur la base d'éléments fortuits", expliquait lundi l'ancien directeur adjoint de la CIA Mike Morell, qui soutint Hillary Clinton pendant la campagne. "Je pense qu'ils ont des sources qui leur ont confirmé quelles étaient l'intention" des Russes, a dit cet ex-chef espion sur CBS.

Quoi qu'il en soit, l'immixtion russe dans les affaires internes américaines se transforme progressivement en affaire d'Etat à Washington.

Les sénateurs républicains John McCain et Lindsey Graham et les démocrates Chuck Schumer et Jack Reed ont lancé ce week-end un appel commun à mener une enquête parlementaire, avec des auditions publiques au Congrès, pour établir comment et pourquoi Moscou serait intervenu dans l'élection.

"C'est la seule forme possible de conflit où nos adversaires ont un avantage sur nous", a fait valoir John McCain, ennemi juré de Moscou, sur CBS.

Barack Obama a déjà ordonné une analyse complète des cyberattaques menées pendant la campagne.

John McCain veut aller plus loin en produisant une enquête publique, soutenue par des élus issus des deux partis et via une commission spéciale composée de parlementaires des deux chambres.

Mais ses collègues républicains, bien qu'inquiets de l'influence de Moscou, ne sont pas tous enthousiastes à l'idée de bouleverser les débuts du prochain Congrès avec une commission ad hoc.

"Les Russes ne sont pas nos amis", a déclaré l'homme fort du Sénat, Mitch McConnell, lundi lors d'une conférence de presse. "J'ai la plus grande confiance dans la communauté du renseignement et en particulier la CIA."

Mais le sénateur McConnell a estimé que la commission du Renseignement du Sénat était amplement légitime pour enquêter.

Avec AFP

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