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Acquitté par le Sénat, Donald Trump peut être à nouveau candidat


Le président Donald Trump exhibe la une du quotidien USA Today, avec en titre "ACQUITTÉ", le 6 février 2020 à Washington.
Le président Donald Trump exhibe la une du quotidien USA Today, avec en titre "ACQUITTÉ", le 6 février 2020 à Washington.

L'ancien président américain Donald Trump a été acquitté par le Sénat samedi dans son second procès de destitution.

Les sénateurs ont voté 57 pour et 43 contre, bien loin de la majorité des deux-tiers requise pour une condamnation.

Il était accusé d’"incitation à l’insurrection", après l’assaut du Capitole le 6 janvier par des manifestants alors que le Congrès tentait de certifier la victoire de son opposant Joe Biden.

C'est la deuxième fois que M. Trump, un républicain, est acquitté par les sénateurs après avoir été accusé par la chambre basse de la législature fédérale bicamérale américaine, contrôlée par les démocrates.

Le 45e président, qui n'a accompli qu'un seul mandat et a été battu par le démocrate Joe Biden, a été mis en accusation pour la première fois par la Chambre des représentants en 2019. A l'époque, la majorité de la chambre basse - d'où provient tout projet de destitution, selon les lois américaines - avait accusé le président d'avoir abusé de son pouvoir lors d'un appel téléphonique avec le président de l’Ukraine.

Si lors du premier procès le Sénat était contrôlé par les républicains, cette fois-ci, le Sénat est contrôlé par les démocrates. Dans les deux cas, les élus n'ont pas pu obtenir le minimum de 67 voix nécessaires pour un verdict de culpabilité.

Actuellement, la chambre haute, composée de 100 membres au total, est divisée à parts égales entre 50 démocrates et 50 sénateurs républicains. Mais comme les lois américaines permettent au vice-président des États-Unis de départager le Sénat en cas d’égalité lors d’une plénière, les démocrates ont la majorité étant donné que la vice-présidente, Kamala Harris, est membre de leur parti.

Au cours des quatre siècles d'existence de la république américaine, il n’y a eu que quatre mises en accusation d’un président par la chambre basse. Deux d’entre elles sont contre M. Trump.

La toute première mise en accusation d'un président avait eu lieu en 1868, contre le président Andrew Johnson, un démocrate. Il avait été acquitté par le Sénat. Le deuxième président mis en accusation par la Chambre des représentants était Bill Clinton, un autre démocrate, mais le Sénat l'avait acquitté en 1998. Entre temps, en 1973, la Chambre des représentants avait initié une enquête en vue de déterminer s’il fallait mettre en accusation le président Richard Nixon, un républicain, mais ce dernier démissionne le 9 août 1974, avant l’aboutissement de la procédure.

Dès l’entame du procès, la défense de M. Trump avait mis en doute la légitimité du processus, faisant valoir qu’il est anticonstitutionnel vu que leur client avait quitté le pouvoir le 20 janvier. Un argument qui a été boosté par le fait que le président de la Cour suprême, le juge John Roberts, a refusé de diriger ce procès car, a-t-il dit, la loi fondamentale l’autorise seulement à présider un procès en destitution initié contre un président en exercice.

Le verdict de non-culpabilité de samedi signifie que l'ancien président Trump, 74 ans, peut se présenter à nouveau à la présidence.

Les démocrates avaient espéré l'empêcher d'occuper une fonction publique en vertu de la Constitution américaine, qui permet d'interdire de façon permanente toute personne démise de ses fonctions par le Sénat.

Avant même son procès, Donald Trump avait promis qu'il "reviendrait".

Dans l’histoire américaine, il n’y a eu qu’un seul ancien locataire de la Maison Blanche qui est parvenu à reconquérir la présidence : le démocrate Grover Cleveland. Battu par le républicain Benjamin Harrison en 1888, il revient au pouvoir après avoir remporté la présidentielle de 1892.

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