Ces trois vidéos, tweetées par Jayda Fransen, vice-présidente du parti d'extrême droite Britain First, montrent des exactions commises par des personnes présentées comme des musulmans sans donner aucun contexte. Un procédé classique des "trolls" d'extrême droite sur les réseaux sociaux.
La première vidéo, intitulée "Un immigré musulman tabasse un Néerlandais en béquilles", semble avoir été filmée aux Pays-Bas, à une date indéterminée, sans que cela soit avéré.
La deuxième, "Un musulman détruit une statue de la Vierge Marie", a été publiée en 2013 sur YouTube. Selon sa description sur la plateforme de vidéos, elle a été filmée en Syrie et montre un membre de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) détruisant une statue de la Vierge Marie.
La troisième vidéo, "Foule islamiste pousse un adolescent du toit et le bat à mort", a également été mise en ligne en 2013. Particulièrement violente, elle est présentée comme ayant été filmée en Egypte.
Les trois vidéos ont été retweetées par le président américain entre 06h35 et 6h45 du matin (entre 11h35 GMT et 11h45 GMT).
Trump a commis une "erreur"
Le président américain Donald Trump a commis "une erreur" en retweetant des vidéos anti-musulmans publiées par la vice-présidente du parti d'extrême droite britannique Britain First, a déclaré un porte-parole de la Première ministre Theresa May lors d'un point de presse.
"Britain First cherche à diviser les communautés en usant de propos haineux qui colportent des mensonges et attisent les tensions", a déclaré le porte-parole, estimant que "le président (Trump) a commis une erreur" en retweetant ces vidéos.
"Le président des Etats-Unis promeut un groupe haineux fasciste, raciste et extrémiste dont les dirigeants ont été arrêtés et condamnés. Il n'est ni un allié ni un ami", s'est insurgé sur Twitter le député travailliste David Lammy (opposition). Il s'est adressé directement à Donald Trump, lui disant qu'il n'était "pas le bienvenu" au Royaume-Uni.
Stephen Doughty, un autre député du Labour, a estimé que ces vidéos étaient "hautement polémiques", tandis que sa consoeur Yvette Cooper a estimé que Trump donnait à Jayda Fransen une "tribune immense".
Cette dernière s'est félicitée de l'initiative du président américain, tweetant: "Que Dieu vous bénisse Trump! Qu'il bénisse l'Amérique".
"Trump a légitimé l'extrême droite dans son propre pays, maintenant il essaie de faire de même dans le nôtre", a dénoncé Brendan Cox, mari de la députée travailliste Jo Cox, assassinée en 2016 par un extrémiste qui a été entendu crier à plusieurs reprises "Britain First" lors du crime. "Propager la haine a des conséquences et le président devrait avoir honte de lui-même", a-t-il ajouté sur Twitter.
Avec AFP