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Donald Trump s'en prend au maire de Londres au lendemain de l'attentat


Le maire de Londres Sadiq Khan, au centre, à Londres, le 9 mai 2016.
Le maire de Londres Sadiq Khan, au centre, à Londres, le 9 mai 2016.

Donald Trump s'en est pris dimanche au maire de Londres, Sadiq Khan, l'accusant de ne pas prendre au sérieux la menace terroriste, au lendemain de l'attentat au coeur de la capitale britannique.

"Au moins 7 morts et 48 blessés dans un attentat terroriste et le maire de Londres dit qu'il n'y a 'pas de raison d'être alarmés!'", a tweeté Donald Trump à propos de Sadiq Khan.

Ce dernier avait pourtant condamné "dans les termes les plus forts possibles" l'attentat londonien, qui a replongé le Royaume-Uni dans la tourmente une semaine seulement après celui de Manchester. Le maire de Londres y a notamment vu des "actes barbares".

"Nous devons cesser d'être politiquement corrects et nous mettre au travail sur la sécurité pour les nôtres. Si nous ne sommes pas malins, cela ne fera qu'empirer", a de son côté prévenu Donald Trump.

Samedi soir, trois assaillants ont foncé dans la foule sur le London Bridge puis attaqué des passants avec des couteaux dans ce quartier très animé, avant d'être abattus par la police.

"Avez-vous remarqué que nous n'avons pas de débat sur les armes en ce moment-même?", a conclu le président républicain. "C'est parce qu'ils ont utilisé des couteaux et un camion!"

'Pas le moment'

Le maire avait par ailleurs condamné "dans les termes les plus forts possibles" les "actes barbares" de Londres, dix jours après l'attentat de Manchester (22 morts).

L'ancien vice-président américain Al Gore a également dénoncé les propos de Donald Trump.

"En fait, j'ai vu la déclaration du maire de Londres et ce n'est pas ce que je l'ai entendu dire", a-t-il dit dimanche sur CNN. "Et je pense qu'avec une attaque terroriste de cette envergure, ce n'est pas le moment de critiquer un maire qui essaie d'organiser la réponse de sa ville à l'attentat."

Ce n'est pas la première fois que Sadiq Khan et la famille Trump ferraillent dans la foulée d'un attentat.

Après l'attaque en mars au Royaume-Uni, lorsqu'un homme avait foncé dans la foule sur le pont de Westminster, le maire de Londres avait expliqué que les "attaques terroristes font partie de la vie dans une grande ville".

"Dites-moi que c'est une blague?!", avait alors tweeté le fils du président, Donald Trump Jr, citant le maire. Interrogé par CNN, celui-ci offrait à l'époque une réponse sensiblement similaire à celle envoyée dimanche par son porte-parole: "Je ne vais pas répondre à un tweet de Donald Trump Jr. Je fais des choses bien plus importantes ces dernières 24 heures".

Aux Etats-Unis, l'opposition et les ONG dénoncent la récupération politique par Donald Trump de l'attentat. Sa première réaction sur Twitter, avant même d'apporter son soutien à Londres, avait été de souligner la nécessité d'adopter son très controversé décret migratoire, actuellement bloqué en justice.

"Nous avons besoin que les tribunaux nous rendent nos droits. Nous avons besoin du décret migratoire comme niveau supplémentaire de sécurité!", avait tweeté le magnat de l'immobilier.

Cecillia Wang, une responsable de la puissante organisation pour les droits ACLU, avait immédiatement répliqué: "Nous avons besoin d'être indignés quand un président exploite un crime terrible pour promouvoir sa politique discriminatoire et illégale".

Avec AFP

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