Une grande incertitude régnait encore sur le scrutin à quelques heures de l'ouverture des premiers bureaux de vote, mardi à 06H00 sur la côte est (11H00 GMT).
"Tout ce que nous avons construit est en jeu demain", a lancé Donald Trump à des milliers de supporteurs dans l'Indiana, un Etat clé si les républicains veulent conserver le contrôle du Sénat.
Le nom du président républicain ne figure pas sur les bulletins de vote mais il martèle depuis des semaines que le scrutin sera un référendum sur sa présidence.
Les électeurs américains ont été mis en garde lundi soir contre des tentatives d'entités étrangères de perturber le scrutin de mardi, dans un communiqué de plusieurs ministres et patrons d'agences de renseignement américains, assurant toutefois qu'il n'y avait pas d'indication à ce stade que l'infrastructure de vote ait été compromise.
Après le choc de 2016, les démocrates sont donnés favoris par les sondages pour reprendre le contrôle de la Chambre des représentants, tandis que les républicains devraient conserver le contrôle du Sénat.
Craignant qu'une victoire des démocrates au Congrès ne paralyse ses politiques, le président américain a jeté toutes ses forces dans la campagne.
Cleveland (Ohio), Fort Wayne (Indiana), Cape Girardeau (Missouri): jusqu'au dernier moment, le milliardaire enchaînait lundi les rassemblements "Make America Great Again".
M. Trump ne devait être de retour à la Maison Blanche que bien après minuit.
En face, les candidats démocrates en mal de nouvelles personnalités d'envergure nationale se sont appuyés sur l'ex-président Barack Obama et son vice-président Joe Biden en meetings de campagne.
- Fort vote anticipé -
"Ca va bien pour nous au Sénat et je pense que nous allons avoir un très bon résultat à la Chambre", a affirmé M. Trump lundi, tout en reconnaissant la tendance historique voulant que le parti au pouvoir à la Maison Blanche souffre lors des élections de mi-mandat.
Dans les deux camps, on tentait jusqu'au dernier moment de mobiliser les électeurs. Les votes des jeunes, des minorités et des femmes pourraient être décisifs.
Signe du grand intérêt suscité par ces élections: déjà plus de 30 millions de bulletins avaient été déposés lundi dans les Etats permettant le vote anticipé ou par procuration, selon les médias américains, soit bien plus que les quelque 22 millions enregistrés avant le jour du vote lors d'élections comparables en 2014.
- Economie et immigration -
La perte de la Chambre, en dépit des excellents chiffres de l'économie américaine, serait un dur revers pour Donald Trump qui s'est érigé en garant de la bonne santé économique des Etats-Unis.
Le président républicain, qui avait démarré sa campagne présidentielle en traitant les immigrés mexicains de "violeurs" a de nouveau opté pour un sombre message sur l'immigration clandestine.
"C'est une invasion", martèle-t-il à propos des migrants d'Amérique centrale qui traversent actuellement, en groupe, le Mexique vers la frontière américaine.
Les démocrates ont fait campagne sur la défense du système de santé. Mais ils parient aussi sur le rejet de Donald Trump, qu'ils sont nombreux à qualifier ouvertement de menteur et de catalyseur des violences racistes et antisémites récentes.
Selon le dernier sondage réalisé par SSRS pour CNN, M. Trump a notamment de quoi s'inquiéter du vote des femmes: 62% d'entre elles soutiennent les démocrates.
- "Contre-pouvoir" -
Les sondeurs donnent l'avantage aux démocrates pour la Chambre des représentants, où ils doivent ravir 23 sièges aux républicains pour prendre la majorité.
Mais les enquêtes sont trop serrées dans une vingtaine de circonscriptions pour pouvoir dire avec certitude qui sera le vainqueur, mettent en garde les sondeurs, échaudés par la "surprise" Trump en 2016.
Au Sénat, les républicains prédisent qu'ils renforceront leur majorité. La carte est en leur faveur: le renouvellement par tiers concerne cette année des Etats majoritairement conservateurs.
Sur les 35 sièges en jeu, les sénateurs sortants les plus en difficulté sont des démocrates élus dans le Dakota du Nord, l'Indiana, le Montana et le Missouri.
Les Etats-Unis pourraient donc se retrouver, le 3 janvier 2019, avec un 116e Congrès divisé. Ce qui pourrait paralyser le programme du 45e président des Etats-Unis, jusqu'aux prochaines élections de 2020.
"Si les démocrates perdent ces élections, il n'y aura plus aucun contre-pouvoir" face à Donald Trump, a confié, très inquiet, à l'AFP un habitant du New Jersey, Jonathan Fritz.
Au coeur de l'une des courses les plus suivies de ces élections, le candidat démocrate pour le Sénat Beto O'Rourke s'est montré confiant lundi matin, malgré l'écart qui le sépare du républicain Ted Cruz dans les sondages (+6,5 points).
"C'est à nous de jouer", a-t-il lancé à ses supporteurs lors d'un meeting à Houston. Les électeurs "décideront non seulement de l'avenir du Texas mais aussi de celui de ce pays", a poursuivi ce quadragénaire, pressenti parmi les candidats démocrates pour la présidentielle de 2020.
Avec AFP