Les douze hommes arrêtés militent au sein du mouvement congolais Lutte pour le changement (Lucha).
"Nous étions assis par terre avec les drapeaux de la RDC et nous chantions l'hymne national. Soudain, une jeep de la police est arrivée et on nous a embarqués brutalement", a déclaré à l'AFP l'un d'entre eux Norbert Dibelayi, chargé de la communication de la Lucha, joint au téléphone.
"On nous a conduits au bureau du maire de Kananga Jean Mwamba Kantu qui nous a roués de coups devant des témoins. Il a ordonné qu'on nous conduise au commissariat provincial de la police où nous sommes en ce moment", a-t-il ajouté.
"Nous ne savons pas encore le motif de notre arrestation", a encore dit M. Dibelayi.
Un avocat de la Lucha qui s'est rendu au commissariat dit avoir été "renvoyé brutalement" par un capitaine de la police : "on ne veut voir de civil" ici, a dit l'officier, selon Me Henri Shembo.
Joint par l'AFP, le maire de Kananga a refusé de réagir aux accusations de Lucha.
Jeudi, le Collectif d'actions de la société civile (CASC), dont fait partie Lucha, a, dans une conférence de presse, annoncé une série d'actions étalée sur trois jours pour exiger le départ de M. Kabila du pouvoir. Ces actions ont commencé par des graffitis sur des bâtiments publics tels que "bye bye Kabila".
Le climat politique est très tendu en RDC à l'approche de la date du 31 décembre où un comité des laïcs catholiques appelle à une marche pacifique afin d'exiger l'application d'un accord pouvoir-opposition signé depuis un an. Ce compromis visait à sortir la RDC de la crise née du maintien au pouvoir de M. Kabila dont le mandat a expiré le 20 décembre 2016.
La Constitution interdit à M. Kabila de se représenter mais l'autorise à rester au pouvoir jusqu'à l'élection de son successeur. Une série d'élections dont la présidentielle sont prévues pour le 23 décembre 2018 mais la Lucha et la majeure partie de l'opposition exige une "transition sans Kabila" à partir du 1er janvier 2018.
Avec AFP