La Conférence épiscopale nationale du Congo, qui assure la médiation, va remettre ce jeudi un projet d’accord aux 16 délégués de deux tendances retenus à la commission restreinte qui poursuit les travaux, indique sur VOA Afrique Georges Kapiamba de la société civile.
Jusque-là, des divergences persistent principalement sur les limites des pouvoirs du président Joseph Kabila dont le mandat est, selon la Constitution, terminé le 19 décembre, et sur la date des élections.
L’opposition qui a boycotté le dialogue, tenu sous le facilitateur de l’Union africaine Edem Kodjo, propose un régime spécial sans ou avec M. Kabila mais avec des pouvoirs sensiblement réduits. Cette composante voudrait que les élections se tiennent en 2017.
Mais l’autre camp, celui de la majorité au pouvoir et de quelques opposants, tient à l’accord qu’il avait signé en octobre qui, lui, renvoie les élections en 2018. Ce camp s’accroche aussi à l’arrêt de la Cour constitutionnelle selon laquelle le président Kabila restera à son poste aussi longtemps qu’un nouveau chef de l’Etat ne sera pas élu.
M. Kapiamba, qui parmi les 16 membres de la commission restreinte, affirme avoir l’espoir que les parties parviendront à l’accord avant Noël comme l’ont demandé les évêques.
"Les évêques y travaillent sérieusement mais ils ont insisté pour que chaque camp agisse avec responsabilité en faisant preuve de patriotisme et en prenant en compte l’esprit de la population et surtout les attentes de celle-ci", affirme M. Kapiamba.
Appel de Ban Ki-moon
Peu de temps avant, Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies, a lancé un appel aux acteurs politiques congolais leur demandant de s’impliquer pour la réussite du dialogue conduit par les évêques.
Ban Ki-Moon les a exhortés à "désamorcer les tensions et à créer un environnement propice à la réussite du dialogue facilité par la Cenco ainsi qu’à l’organisation, dans les meilleurs délais, des élections crédibles et transparentes".
Le Secrétaire général des Nations unies a déploré les pertes en vies humaines enregistrées lors des manifestations de lundi et mardi à Kinshasa et dans d’autres villes du pays, au cours desquelles les protestataires exigeaient le départ du pouvoir du président Kabila.
Les manifestations réprimées par la police lundi et mardi ont, selon le Bureau conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme, fait au moins 19 morts dans le pays.
Le gouvernement conteste ce bilan et parle de 9 morts et seulement à Kinshasa, la capitale.
Le président Joseph Kabila est au pouvoir depuis 2001. L'élection de son successeur n’a pas eu lieu. La Cour constitutionnelle a indiqué qu’il restera en place jusqu’à l’élection du nouveau président.
La Constitution limite à deux le nombre de mandats présidentiels et interdit ainsi à M. Kabila de se représenter à un autre mandat.