Les 189 accusés, en majorité du Mozambique mais aussi issus de Tanzanie, République démocratique du Congo, Somalie et du Burundi, ont comparu devant un tribunal qui a tenu sa première audience dans une tente dressée dans la cour de la prison.
Le procureur a ouvert les débats en lisant la longue liste des charges retenues contre eux, homicides, association de malfaiteurs, crimes contre la sécurité de l'Etat ou incitation à la désobéissance civile.
Depuis près d'un an, la province du Cabo Delgado, dans l'extrême-nord du Mozambique, est le théâtre d'attaques meurtrières conduites par un groupe de jeunes musulmans radicaux hostiles au gouvernement.
Ces islamistes, qui prêchent l'application pure et dure du Coran, ont attaqué de nombreux villages de cette région à majorité musulmane, y tuant plus d'une cinquantaine de civils.
Selon l'acte d'accusation lu mercredi par le procureur, les accusés sont poursuivis pour l'attaque du poste de police et de la caserne de la ville de Mocimboa da Praia, en octobre 2017, la première opération attribuée à ce groupe désigné sous le nom de "al-Shabab" (les jeunes en langue arabe).
Ce raid s'était soldé par la mort de 2 policiers.
Ils sont également accusés d'avoir participé à plusieurs opérations qui ont fait 4 blessés parmi les forces de l'ordre et leur ont permis de récupérer des fusils d'assaut et des munitions.
Selon un porte-parole du tribunal, Zacarias Napatima, les juges devraient commencer à examiner les faits et interroger les accusés la semaine prochaine.
Le procès devrait se poursuivre jusqu'au début de l'an prochain.
L'armée et la police ont procédé à de nombreuses arrestations et déployé d'importants renforts dans la région, proche de la Tanzanie, sans parvenir à démanteler ce groupe.
Il y a deux semaines, ils ont encore tué 12 personnes et incendié une cinquantaine de maisons dans un village.
Le président mozambicain Filipe Nyusi a répété ces dernières semaines à de nombreuses reprises sa détermination à "neutraliser" les islamistes actifs dans la région.
Cette rébellion inquiète les autorités de Maputo et de grands groupes pétroliers tels que Exxon, Anadarko et ENI, qui ont commencé à s'installer dans le Cabo Delgado pour y exploiter des gisements de gaz off-shore très prometteurs.
Des élections locales sont prévues le 10 octobre au Mozambique.
Avec AFP