Agé de 79 ans, il souffrait de plusieurs pathologies. Son conseil n'a pas souhaité s'exprimer.
A l'issue de neuf semaines de procès devant la cour d'assises de Paris, l'ancien haut fonctionnaire avait été reconnu coupable de complicité de génocide et de crimes contre l'humanité pour quatre massacres de Tutsi en 1994 dans sa préfecture de Gikongoro.
Ces massacres, commis à l'école en construction de Murambi et dans les paroisses de Cyanika et Kaduha, ont fait quelque 75.000 morts le 21 avril 1994.
La cour l'avait en revanche acquitté en tant qu'auteur de ces tueries.
L'ancien préfet avait été condamné à vingt ans de réclusion criminelle. Il avait fait appel de sa condamnation et avait été libéré de prison, dans l'attente d'un nouveau procès.
Laurent Bucyibaruta contestait les accusations et n'avait cessé, au cours du procès, de minimiser son importance dans la chaîne hiérarchique et celle des moyens à sa disposition pour empêcher les tueries. Il avait répété avoir été "dépassé par les événements".
L'association Ibuka, principale organisation de rescapés au Rwanda, avait salué sa condamnation qui constituait, selon elle, "un signe fort" de "la volonté politique de la France" de traduire en justice les personnes accusées de génocide.
La mort de Laurent Bucyibaruta met fin à un procès historique, qui a marqué la volonté de la France de traduire en justice les personnes accusées de génocide au Rwanda.
M. Bucyibaruta était préfet de la région située de Gikongoro dans le sud du Rwanda depuis 1992 lorsque les massacres ont éclaté. Cette région a été l'une des plus touchées par le génocide, qui a fait selon l'Onu au moins 800.000 morts dans le pays entre avril et juillet 1994.
Il avait fui le Rwanda après la fin du génocide, le 23 juillet 1994, et vivait en France depuis 1997, dans la banlieue de Troyes.
Un ancien médecin rwandais âgé de 68 ans, Sosthène Munyemana, est jugé depuis le 14 novembre pour sa participation aux massacres en 1994. Il s'agit du sixième procès en France lié au génocide des Tutsi au Rwanda.
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