Indépendance de l'Erythrée
En 1962, l'empereur éthiopien Haïlé Sélassié annexe l'Erythrée, alors "entité autonome" fédérée à l'Ethiopie.
En mai 1991, après 30 ans de guerre contre le pouvoir central, les rebelles indépendantistes du Front populaire de libération de l'Erythrée (FPLE), qui ont grandement participé au renversement du régime de Mengistu Haïlé Mariam à Addis Abeba en s'alliant au Front populaire de libération du Tigré (FPLT) de Meles Zenawi, s'emparent d'Asmara et installent un gouvernement dirigé par le président Issaias Afeworki.
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L'Erythrée devient officiellement indépendante le 24 mai 1993, et, en vertu d'un accord entre FPLE et FPLT conclu pendant la guerre contre Mengistu, elle récupère le contrôle des ports de Massawa et d'Assab, faisant perdre à l'Ethiopie son unique façade maritime, sur la mer Rouge.
Conflit frontalier meurtrier
En mai 1998, les deux voisins entrent en guerre en partie pour quelques centaines de km2 désertiques situés le long de leur frontière commune.
L'Erythrée accuse l'Ethiopie d'avoir changé à son insu le tracé de la frontière, long de quelque 1.000 km, resté flou à l'indépendance. Addis Abeba accuse Asmara d'avoir violé son territoire en envahissant la zone de Badme (nord-ouest de l'Ethiopie). Deux ans plus tard, après l'échec de négociations, les forces éthiopiennes lancent une vaste offensive, enfonçant les lignes érythréennes.
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Un accord de paix, signé en décembre 2000 à Alger, met fin au conflit qui a fait quelque 80.000 morts.
Une zone temporaire de sécurité (ZST), zone tampon de 25 km de large le long de la frontière, est établie, surveillée par l'ONU.
Arbitrage international
En avril 2002, en collaboration avec la Cour d'arbitrage international de La Haye, la commission frontalière indépendante chargée de délimiter le nouveau tracé accorde des territoires à chaque partie et attribue la région contestée de Badme à l'Erythrée.
L'Ethiopie rejette la décision de la commission en septembre 2003, la jugeant "totalement illégale et injuste". Fin novembre 2004, elle déclare finalement accepter le "principe" de l'accord frontalier, réclamant toutefois des "ajustements", refusés par Asmara. Le gouvernement éthiopien demande notamment des consultations auprès des populations locales concernées avant de retirer ses troupes de Badme.
L'occupation de cette ville et la nécessité de se défendre contre l'Éthiopie sont depuis des années des arguments utilisés par le président Issaias, au pouvoir depuis 1993, pour justifier un régime parmi les plus répressifs au monde.
Graves tensions à la frontière
En 2005, des mouvements de troupes sont à plusieurs reprises signalés dans la zone frontalière. La Mission de l'ONU (Minuee) est entravée dans son travail par les autorités érythréennes, qui accusent l'ONU de favoriser l'Ethiopie dans leur différend, expulsent son personnel et lui interdisent le survol du pays en hélicoptère.
Des affrontements périodiques laissent craindre une reprise d'un conflit à grande échelle, notamment en juin 2016, lorsqu'un violent accrochage oppose les deux armées à la frontière, les Erythréens affirmant avoir tué plus de 200 soldats éthiopiens.
Dégel
Début juin 2018, le nouveau Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui a amorcé un train de réformes sans précédent, annonce sa volonté de mettre un terme au litige frontalier. L'Ethiopie est prête à appliquer l'accord de paix de 2000 et les conclusions de la commission internationale indépendante sur la frontière.
Le 26 juin, une délégation érythréenne se rend en Ethiopie pour discuter de la paix.
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Le 8 juillet, une rencontre historique entre le Premier ministre éthiopien et le président érythréen, inimaginable quelques semaines plus tôt, a lieu à Asmara, saluée par la foule. Le lendemain, les deux dirigeants signent une déclaration commune mettant fin à l'état de guerre.
Du 14 au 16 juillet, Issaias Afeworki effectue une visite en Ethiopie au cours de laquelle l'ambassade de son pays à Addis Abeba est rouverte.
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Le 18, un vol commercial relie Addis Abeba à Asmara, pour la première fois depuis 20 ans.
Avec AFP