Un éventuel lien entre ce nouveau cas, une femme d'une trentaine d'années décédée jeudi après-midi à Monrovia, la capitale, et la récente résurgence du virus en Guinée, qui a fait au moins sept morts, n'était pas connu dans l'immédiat.
Les autorités sanitaires libériennes, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et les autres partenaires de la lutte contre Ebola ont "immédiatement envoyé une équipe dans la localité où vivait cette femme et la clinique où elle était traitée afin d'enquêter sur le cas et identifier les personnes qui ont pu avoir été en contact avec elle", a précisé l'OMS.
Il s'agit du troisième épisode d'Ebola dans le pays depuis une première déclaration de fin de la transmission du virus le 9 mai 2015 et une deuxième le 14 janvier, souligne l'organisation.
L'OMS a annoncé officiellement mardi que l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave depuis l'identification du virus en 1976, ne constituait plus une "urgence de santé publique de portée internationale", malgré cette résurgence localisée, mettant ainsi fin à cette procédure d'urgence décrétée en août 2014.
L'OMS rappelle avoir "continuellement souligné qu'il fallait s'attendre à des résurgences, en grande partie en raison de la persistance du virus chez certains survivants".
Le Liberia avait fermé ses frontières avec la Guinée quelques jours après l'annonce, le 17 mars, d'un nouvel épisode d'Ebola dans ce pays, mais les a rouvertes depuis, a-t-on appris de sources officielles.
La Sierra Leone a également décrété jeudi un renforcement des contrôles sanitaires à tous les postes frontaliers avec la Guinée.
- 800 personnes vaccinées en Guinée -
Deux personnes d'une même famille ont été testées positives au virus à Koropara (sud de la Guinée), près de la frontière avec le Liberia, après le décès de deux de leurs proches, les premiers cas signalés dans ce pays depuis que la fin de l'épidémie y a été proclamée le 29 décembre.
Une fillette et deux femmes de la même famille ont succombé depuis, portant le bilan à huit cas, dont sept décès. Seule une fillette de onze ans est encore en vie, soignée dans un centre de traitement à N'Zérékoré, la principale ville de Guinée forestière (sud).
Sur quelque 1.000 personnes identifiées comme susceptibles d'avoir été contaminées lors de contacts avec ces patients, "près de 800 ont été vaccinées depuis une semaine, dont 182 considérées comme des contacts à haut risque", a annoncé l'OMS vendredi.
Lancée le 22 mars, cette campagne de vaccination "en anneau", avec le candidat vaccin VSV-EBOV, considéré comme l'un des plus prometteurs, vise les "contacts et les contacts des contacts". Ce vaccin a déjà été utilisé lors d'une résurgence du virus en Sierra Leone.
Ces "contacts" sont soumis depuis le 24 mars au "cerclage", opération consistant à circonscrire les habitants de localités abritant d'éventuels cas d'Ebola en leur fournissant une assistance médicale et alimentaire.
L'origine de la contamination de la première victime, une femme d'une trentaine d'années décédée le 27 février qui a commencé à présenter des symptômes vers le 15 février, n'a pas encore été déterminée, selon l'OMS.
Mais des prélèvements sanguins sur plusieurs des derniers cas en Guinée montrent qu'ils "proviennent d'une chaîne de transmission connue et non d'une nouvelle chaîne introduite par la population animale", indique l'OMS, en référence notamment aux chauve-souris, considérées comme l'hôte naturel d'Ebola, dont elles ne développent pas la maladie.
Le 17 mars, l'OMS avait pourtant annoncé l'arrêt présumé de "toutes les chaînes de transmission initiales" de l'épidémie en Afrique de l'Ouest après la fin du dernier épisode de la maladie en Sierra Leone voisine.
Partie en décembre 2013 de Guinée forestière, cette épidémie s'était propagée au Liberia et à la Sierra Leone limitrophes - ces trois pays concentrant plus de 99% des victimes - faisant officiellement plus de 11.300 morts pour quelque 28.000 cas recensés.
Elle s'était étendue ensuite au Nigeria et au Mali, puis avait gagné cinq autres pays, dont l'Espagne et les Etats-Unis.
Ce bilan, sous-évalué de l'aveu même de l'OMS, est sept fois supérieur en nombre de morts au bilan cumulé de toutes les épidémies d'Ebola depuis 40 ans.
Avec AFP