Six mois après la fin d'une épidémie d'Ebola sans précédent en Afrique de l'ouest, un premier vaccin est présenté comme "efficace jusqu'à 100%" contre le virus par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il fait partie d'une quinzaine de vaccins en cours de développement auxEtats-Unis, en Europe, en Russie et en Chine.
Le rVSV-ZEBOV est développé par l'agence de santé publique du Canada grâce à des financements divers. La firme américaine Merck a acquis les droits de commercialisation.
L'OMS qui a conduit un essai en Guinée a indiqué vendredi qu'il n'y avait eu aucun cas d'Ebola parmi les quelque 6.000 personnes qui ont reçu ce vaccin l'an dernier, contre 23 cas dans le groupe des non vaccinées, selon les résultats définitifs de l'essai.
Il pourrait être commercialisé en 2018, après soumission du dossier aux autorités américaines (FDA) et européennes (EMA).
En cas de flambée d'Ebola, avant la commercialisation du vaccin, 300.000 doses d'urgence, grâce à un accord entre l'Alliance pour les Vaccins-GAVI et Merck, pourraient être livrées, et le nombre de doses pourrait atteindre assez rapidement le million.
La Guinée, le Liberia et la Sierra Leone ont été les pays les plus touchés par l'épidémie d'Ebola qui a tué plus de 11.000 personnes entre le début 2014 et l'annonce de la fin de l'épidémie en Afrique de l'Ouest par l'OMS en juin 2016.
Le vaccin ChAd3 est développé par la firme britannique GSK (GlaxoSmithKline) et fait partie des deux vaccins les plus avancés. Il contient des éléments génétiques provenant de deux souches du virus Ebola acheminés par un adénovirus responsable du rhume chez les chimpanzés, mais inoffensif chez l'homme.
Des essais menés aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et Suisse et au Mali pour tester son innocuité se sont avérés concluants. Des essais devaient par la suite être menés au Liberia pour tester son efficacité, mais ils ont été stoppés à cause de la fin de l'épidémie.
Parmi les autres vaccins sur les rangs, figure un vaccin à deux doses, développé par Crucell, une filiale de la firme américaine Johnson & Johnson. Mais son efficacité n'a pas pu non plus être testée à cause de la fin de l'épidémie, selon Marie-Paule Kieny, sous directrice générale de l'OMS.
Novavax, une société américaine de biotechnologie a pour sa part mis au point un vaccin basé sur la souche guinéenne du virus Ebola et qui a lui aussi passé le cap des premiers tests d'innocuité chez l'homme.
La Chine a de son côté testé un vaccin sur l'homme, tandis que la Russie en développe deux- un déjà autorisé en cas d'urgence par les autorités russes et un autre qui vient d'être testé sur une centaine de personnes.
D'autres vaccins sont testés chez l'animal.
Selon Mme Kieny, "il y a un bon nombre de candidats vaccins et certains pourraient être mieux adaptés que d'autres en cas d'épidémie parce qu'ils induisent une immunité plus rapidement après une simple dose comme c'est le cas du vaccin de Merck".
D'autres, comme celui de Johnson & Johnson qui nécessite deux doses, à trois semaines de distance pourraient "générer une immunité à long terme" et être, selon elle, "plus adaptés pour vacciner à l'avance des personnels de santé"
Avec AFP