M. Sissi, au pouvoir depuis 2014, est actuellement le seul candidat officiellement en lice pour l'élection dont le premier tour est prévu entre les 26 et 28 mars. Les aspirants à la présidence ont jusqu'à lundi pour déposer leur candidature.
L'appel de ces personnalités a été lancé alors que la course à la présidentielle, où M. Sissi part largement favori, a vu depuis quelques semaines plusieurs prétendants écartés par les autorités. D'autres se sont dits découragés, dénonçant des pressions sur leurs partisans.
Les signataires condamnent "toutes les mesures administratives et sécuritaires prises par le régime actuel pour empêcher toute compétition loyale lors de la prochaine élection" présidentielle.
Le texte, signé entre autres par deux anciens candidats à la présidentielle de 2012, Mohamed Anouar El-Sadate, le neveu de l'ancien président Sadate, et Abdel Moneim Aboul Foutouh, ancien dirigeant des Frères musulmans, appelle "notre grand peuple à boycotter totalement cette élection".
Il dénonce aussi "le climat de peur" ayant accompagné le processus électoral ainsi qu'"un calendrier électoral ne donnant pas aux candidats une réelle chance de se présenter".
Hicham Geneina, ex-président de l'Autorité de contrôle des comptes publics et grand pourfendeur de la corruption, a aussi signé le texte. Démis de ses fonctions en 2016 par le président Sissi, il était le responsable de campagne d'un candidat récemment écarté de la présidentielle, l'ex-chef d'Etat-major Sami Anan.
Il a été blessé samedi à l'arme blanche au Caire, son entourage évoquant un "motif politique" pour cette "attaque". Sami Anan a été écarté de la présidentielle et selon des membres de sa campagne, ni sa famille, ni ses avocats n'ont pu le joindre depuis sa comparution mardi devant un procureur militaire.
Le texte appelant au boycott a également été signé par Hazem Hosni, professeur de sciences politiques à l'université du Caire et Essam Heggy, un éminent scientifique égyptien.
Mercredi, l'avocat défenseur des droits de l'Homme Khaled Ali avait annoncé qu'il renonçait à se présenter à la présidentielle de mars.
D'autres adversaires potentiels ont été ces dernières semaines écartés ou découragés comme l'ancien Premier ministre Ahmed Chafiq.
Avec AFP