La cour criminelle de Tanta, dans le delta du Nil, a condamné samedi par contumace le lieutenant de police Ahmed al-Kafraoui et le sous-officier Hani Salah à la perpétuité pour avoir torturé à mort Ismaïl Abdelhamid en octobre 2014, après son arrestation.
Les deux hommes ont également été condamné à un an de prison pour violences contre un autre détenu, selon la même source judiciaire.
La police égyptienne est souvent accusée par les organisations de défense des droits de l'Homme et les avocats de maltraiter, voire de torturer ou de tuer des détenus, ces exactions demeurant largement impunies.
Début décembre, le président Abdel Fattah al-Sissi a toutefois durci le ton, avertissant que "tout policier ayant commis une faute devra rendre des comptes".
Les affaires de torture "impliquent en général des officiers de police souvent jeunes qui font usage de la force contre les citoyens", a déploré l'avocat des victimes Mohammed Abdelaziz.
C'est la deuxième fois en moins d'un mois que la justice égyptienne condamne des policiers accusés de torture.
Le 12 décembre, deux policiers avaient écopé de cinq ans de prison pour avoir battu à mort un avocat dans un commissariat du Caire.
La révolte populaire de janvier 2011, qui avait poussé au départ le président Hosni Moubarak dans la lignée des "Printemps arabes", avait notamment été déclenchée par la mort d'un jeune égyptien, Khaled Saïd, arrêté dans un cyber-café d'Alexandrie en juin 2010 puis torturé à mort par des policiers.
Les dérives policières étaient au coeur de la révolte de janvier 2011 dont l'Egypte s'apprête à célébrer le cinquième anniversaire.
Depuis 2013 et la destitution par l'armée du président islamiste Mohammed Morsi, plus d'un millier de ses partisans ont été tués et quelque 15.000 sympathisants emprisonnés. Des centaines, dont M. Morsi et les caciques de son mouvement, ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs sévèrement critiqués par l'ONU.
Avec AFP