Ils ont été "frappés et électrocutés", a indiqué à l'AFP leur avocate Fatma Serag, qui précise qu'ils ont été inculpés pour "diffusion de fausses informations" et "appartenance à une organisation illégale".
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi est régulièrement accusé par les défenseurs des droits de l'homme d'avoir instauré un régime ultra-autoritaire qui réprime violemment toute opposition, depuis qu'il a destitué en 2013 son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi.
Les trois hommes, interpellés le 26 septembre, ont été placés quinze jours en détention provisoire par le parquet, selon un responsable de la sécurité et un haut responsable du syndicat des journalistes.
Les reporters -Ossama al-Bishbishi, Mohamed Hassan et Hamdy Mokhtar- "effectuaient des entretiens avec des passants aux abords du syndicat des journalistes", a indiqué à l'AFP Khaled Elbalshy, un responsable du syndicat.
Ils sont accusés d'avoir "utilisé des appareils d'enregistrement pour diffuser de fausses informations par le biais de chaînes de télévision en Turquie et donner une mauvaise image de l'Egypte", a précisé Mme Serag, alors que de nombreux partisans de M. Morsi ont trouvé refuge en Turquie pour échapper à la répression.
"Ils filmaient un sujet sur le niqab, le voile, les moeurs et un passant qu'ils ont interrogé est allé se plaindre à la police", a-t-elle ajouté.
Le responsable de la sécurité a affirmé qu'ils n'avaient pas l'autorisation nécessaire pour filmer dans les rues.
Début mai, la police avait mené un raid sans précédent contre le syndicat de la presse, arrêtant deux reporters recherchés par les autorités pour avoir "incité à manifester" contre les autorités.
Le raid avait provoqué un tollé au sein de la profession et les journalistes ont manifesté à plusieurs reprises pour protester contre "un recul" de la liberté de la presse.
Le président du syndicat et deux de ses collaborateurs, dont M. Elbalshy, sont d'ailleurs actuellement jugés pour avoir abrité les deux reporters qui étaient recherchés.
Par ailleurs, le photographe Mahmoud Abdel Shakour est détenu depuis trois ans. Primé à l'étranger pour son travail et connu sous le pseudonyme de Shawkan, il avait été interpellé le 14 août 2013, alors qu'il couvrait au Caire la sanglante dispersion d'un sit-in de l'opposition islamiste.
Avec AFP