"Hossam (Bahgat) a été interrogé à propos de son enquête sur les procès militaires et accusé de publication de fausses informations au préjudice des forces armées", a indiqué dimanche soir Khaled Ali.
"Le parquet militaire se prononcera sur ces accusations demain (lundi)", a-t-il ajouté, précisant que M. Bahgat serait maintenu en garde à vue jusqu'à ce que le parquet militaire se prononce.
S'il les confirmait par un acte officiel d'accusation, le journaliste sera l'objet d'un procès devant la justice militaire, selon Negad el-Borai, un autre avocat ayant assisté à l'interrogatoire. "Nous espérons qu'il ne sera pas inculpé mais l'ambiance générale (en Egypte) n'est pas favorable à la presse et aux organisations de la société civile", a expliqué Me Borai.
Auparavant, Lina Attalah, rédactrice en chef du site Mada Masr, avait indiqué à l'AFP que le journaliste de 37 ans, connu pour ses enquêtes minutieuses, avait été convoqué dimanche à 09H00 locales (07H00 GMT) par les services militaires.
Il avait été transféré au parquet militaire près de neuf heures plus tard, selon Mada Masr, site avec lequel Hossam Bahgat collabore.
Connu pour son engagement dans la défense des droits de l'Homme et des libertés, Hossam Bahgat est l'un des fondateurs en 2002 de l'Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR) qui a joué un rôle clé dans la révolte populaire de 2011 ayant chassé Hosni Moubarak du pouvoir en Egypte.
M. Bahgat a reçu fin 2011 le prix Alison Des Forges, qui récompense des défenseurs des droits de l'Homme.
Si les raisons de sa convocation demeurent obscures, certains en Egypte évoquent les possibles répercussions d'enquêtes dérangeantes, notamment sur les procès militaires.
En 2014, le journaliste avait notamment enquêté sur la présence de djihadistes en Egypte, démontrant qu'une grande partie d'entre eux avaient été libérés sous le pouvoir du Conseil suprême des forces armées, mis en place après le départ de M. Moubarak en 2011.
L'Egypte a renforcé cet été son arsenal antiterroriste par une loi qui prévoit notamment une amende très lourde pour les journalistes et médias, y compris étrangers, qui rapportent des informations contredisant les communiqués et bilans officiels en cas d'attentats ou d'attaques.
Avec AFP