Les manifestations ont éclaté mardi après une tentative de la police fédérale d'arrêter des dirigeants amhara accusés "d'activités criminelles". Les six hommes visés par les autorités appartiennent au "Comité Wolkait", qui conteste le rattachement du district de Wolkait à la région voisine du Tigré et mène campagne pour que le territoire revienne aux Amhara.
Ces hommes sont accusés de "kidnapping et de meurtres" et "travaillent de concert avec le gouvernement érythréen et des groupes sponsorisés par le régime d'Asmara", a assuré à la presse Getachew Reda, le porte-parole du gouvernement éthiopien qui affirme que deux des six militants ont ouvert le feu au moment de leur arrestation, tuant cinq policiers et deux civils.
L'Ethiopie accuse régulièrement l'Erythrée de soutenir et de financer des groupes irrédentistes sur son territoire.
"Cet incident a malheureusement déclenché des émeutes", a ajouté M. Reda, reconnaissant que les manifestations qui ont suivi ont fait des victimes, sans en préciser le nombre.
Plusieurs médias locaux évoquent entre 10 et 20 tués au cours de ces manifestations qui ont vu des Amhara s'en prendre à des véhicules et des bâtiments du gouvernement ainsi qu'à des Tigréens.
Les Amhara forment la deuxième ethnie la plus importante d'Ethiopie derrière les Oromo. Des membres des deux ethnies estiment faire l'objet de discriminations en faveur des Tigréens qu'ils accusent d'occuper les postes-clés au sein du gouvernement et des forces de sécurité.
Entre novembre et mars dernier, l'Ethiopie a été le théâtre de violentes manifestations anti-gouvernementales dans la région oromo contre un projet d'appropriation de terres, qui ont fait plusieurs centaines de morts selon des organisations de défense des droits de l'Homme.
Avec AFP