Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Les présidents du parlement somalien ont été élus


Cheikh Adan Madobe a été élu président de la chambre basse après deux tours de scrutin.
Cheikh Adan Madobe a été élu président de la chambre basse après deux tours de scrutin.

La Somalie a conclu jeudi une étape clé de son processus électoral, déjà retardé de plus d'un an, avec la désignation du président de la chambre basse du parlement, deux jours après celle du leader de la chambre haute.

Ces deux désignations ouvrent la voie à l'élection du président de la Somalie, étape finale de cette période électorale troublée, marquée par des violences et par une intense lutte de pouvoir au sommet de l'Etat.

Le vote de jeudi s'est déroulé sous un chapiteau dressé dans l'enceinte de l'aéroport international de Mogadiscio, placé sous haute sécurité après plusieurs attaques du mouvement jihadiste des shebab qui mènent leur insurrection en Somalie depuis plus de dix ans.

Cheikh Adan Mohamed Nur, plus connu sous le nom de Cheikh Adan Madobe, 66 ans, a été élu président de la chambre basse par 163 voix sur 252, après deux tours de scrutin.

Madobe, 66 ans, qui a déjà présidé la chambre basse de 2007 à 2010, n'est pas connu pour être particulièrement aligné sur un des deux principaux protagonistes de la vie politique somalienne, le président Mohamed Abdullahi Mohamed et le Premier ministre Mohamed Hussein Roble, aux relations très tendues. Le président, plus connu par son surnom de "Farmajo", a félicité Madobe, affirmant dans un communiqué espérer que son élection "devienne le point de départ d'un grand changement qui sauve le pays".

Mardi, un autre vétéran de la politique somalienne, Abdi Hashi Abdullahi, 76 ans, avait été élu président de la chambre haute du parlement. Sur Twitter, M. Roble a appelé les deux présidents de chambre à "assumer leurs responsabilités et à conduire l'élection présidentielle de manière transparente, rapide et pacifique".

"Retenue"

Selon le complexe système électoral somalien, les assemblées des Etats ainsi que des délégués investis par une myriade de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, à leur tour, désignent le président. Le parlement doit désormais désigner une date pour le scrutin présidentiel.

Le mandat du président Farmajo, président depuis 2017, est arrivé à échéance en février 2021 sans qu'il réusisse à organiser un scrutin, plongeant le pays dans une profonde crise politique. Depuis, le processus a péniblement avancé. Les reports à répétition inquiètent la communauté internationale, qui estime qu'ils détournent l'attention des autorités d'autres sujets cruciaux pour le pays, comme la sévère sécheresse en cours et l'insurrection des shebab.

Mercredi, les partenaires internationaux de la Somalie ont déclaré que "les tensions politiques et les incidents de sécurité ne devaient pas permettre de perturber les étapes finales (des élections)."

"Nous appelons tous les leaders somaliens à faire preuve de retenue, à résoudre les différends à travers le compromis et à éviter (...) tout incident", ont déclaré dans un communiqué ces organisations et pays, incluant notamment les Etats-Unis et les Nations unies.

Par ailleurs, un programme de soutien du Fonds monétaire international (FMI) d'environ 400 millions de dollars (380 millions d'euros) sur trois ans doit s'arrêter mi-mai si une nouvelle administration n'est pas en place pour valider certaines réformes à venir.

Fin mars, le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé jusqu'à fin 2024 la mission de l'Union africaine (UA) en Somalie (Amisom), rebaptisée Mission de transition en Somalie (Atmis). L'Amisom a chassé les shebab des principales villes du pays, dont la capitale Mogadiscio en 2011, permettant l'installation d'un gouvernement et d'institutions fédérales ainsi que la tenue de deux cycles d'élections (2012, 2017).

XS
SM
MD
LG