Quelque 23 millions d’électeurs appelés à choisir leur président, leurs députés et leurs conseillers municipaux ont voté dans le calme en Tanzanie, dimanche 25 octobre.
Les bureaux de vote ont fermé à 16 h (13 h GMT), même si les électeurs qui étaient déjà dans les files d'attente ont été autorisés à voter au-delà de cet horaire. Le scrutin s'est déroulé dans le calme, selon la police, et aucun incident majeur n'a été rapporté.
Les bureaux de vote avaient ouvert comme prévu à 7 h (4 h GMT). De longues files d'électeurs se sont formées plusieurs heures avant le lever du soleil dans la capitale Dar es Salaam, pour ce scrutin très serré qui pourrait mettre fin au règne du parti au pouvoir depuis l'indépendance dans le pays le plus peuplé d'Afrique de l'Est.
"Je suis heureux, car l'atmosphère de cette élection semble bonne - et le vote a commencé à l'heure", a déclaré Rahma Ahmed, après avoir déposé son bulletin dans l'urne à Zanzibar, une île semi-autonome de l'océan Indien au large de la Tanzanie.
Les résultats préliminaires devraient être annoncés sous 24 heures et les résultats définitifs connus d'ici trois ou quatre jours.
Sécurité renforcée
L'actuel chef de l'Etat Jakaya Kikwete, qui ne se représente pas, conformément à la Constitution, après avoir achevé son second mandat, a ordonné à la police de renforcer la sécurité pour assurer que le vote se déroule dans le calme.
La course à la présidence se joue entre John Magufuli, 55 ans, du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM) au pouvoir, considéré comme le favori parmi les huit candidats, et l'ex-Premier ministre Edward Lowassa, 62 ans, un vétéran du CCM désormais à la tête d'une coalition d'opposition.
Certains observateurs craignent que ce scrutin particulièrement serré ne débouche sur des violences post-électorales, alors que la prééminence du CCM, affaibli par des dissensions internes et des scandales de corruption, n'a jamais été autant menacée.
"Cette élection sera la plus difficile, mais la plus excitante de l'histoire du pays", analyse le vétéran politique Pius Msekwa, ancien vice-président du CCM et vice-recteur de l'Université de Dar es Salaam.
"Si vous perdez, acceptez la défaite", a lancé cette semaine l'ancien présidant nigérian Goodluck Jonathan, qui dirige une équipe d'observateurs électoraux du Commonwealth.
Ces élections générales - les cinquièmes depuis l'instauration du multipartisme en 1992 - permettront aussi aux Tanzaniens de désigner leurs députés et conseillers municipaux. L'archipel semi-autonome de Zanzibar élira son propre président et ses députés.
Si la campagne s'est déroulée dans le calme à Zanzibar, les habitants ont stocké de l'eau et de la nourriture en prévision de possibles troubles après les élections.
Avec AFP