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Emmanuel Macron demande "que l'Etat revienne" au Mali


(De g) Les présidents Mohamed Ould Ghazouani, Ibrahim Boubacar Keita, Idriss Deby, Emmanuel Macron, Mahamadou Issoufou et Roch Marc Christian Kaboré assistent à une cérémonie à Pau en France, le 13 janvier 2020.
(De g) Les présidents Mohamed Ould Ghazouani, Ibrahim Boubacar Keita, Idriss Deby, Emmanuel Macron, Mahamadou Issoufou et Roch Marc Christian Kaboré assistent à une cérémonie à Pau en France, le 13 janvier 2020.

Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi à ce "que l'Etat revienne" au Mali, dans un contexte de fortes tensions avec le pays sahélien, où la France est en train de réduire son dispositif militaire.

"L'armée française n'a pas à se substituer au 'non travail', si je puis dire, de l'Etat malien", actuellement dirigé par une junte militaire, a lancé le chef de l'Etat dans un entretien diffusé sur France Inter, soulignant "qu'on ne peut pas demander à nos soldats de remplacer ce qui est le travail de votre Etat".

"Il faut que l'Etat revienne avec sa justice, son éducation, sa police partout, en particulier au Mali", où des pans entiers de territoire restent livrés à eux-mêmes face aux jihadistes, aux tensions intercommunautaires et aux trafics, a-t-il dit, évoquant aussi le Burkina Faso voisin, en proie à des violences récurrentes.

Emmanuel Macron a vanté "des vrais résultats" et "des vrais succès" de l'armée française, présente depuis huit ans au Sahel, qui va se concentrer dorénavant "sur la stricte lutte contre les groupes terroristes".

Il a appelé à ce que "derrière, les projets se développent", au risque de voir les "terroristes reprendre" les territoires libérés "puisqu'il n'y a pas de perspectives."

"Nous ne sommes pas le peuple à sa place", a-t-il lâché, ajoutant: "Vous ne pouvez pas bâtir l'histoire d'un peuple en agissant depuis l'extérieur et en se substituant à sa souveraineté".

Au Sahel, où elle intervient militairement depuis 2013 contre les groupes jihadistes, la France a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire en quittant notamment les bases les plus au nord du Mali (Kidal, Tombouctou et Tessalit) et en prévoyant de réduire ses effectifs dans la région d'ici à 2023 à 2.500-3.000 hommes, contre plus de 5.000 aujourd'hui.

Les Français voient au même moment leur influence contestée au Mali, notamment par la Russie. La junte malienne au pouvoir envisage de recourir aux services des paramilitaires russes de la sulfureuse société privée Wagner. Or une présence de ces "mercenaires" serait "incompatible" avec le maintien de la présence militaire française au Mali, ne cesse d'avertir Paris.

Le président français avait qualifié jeudi de "honte" les accusations d'"abandon en plein vol" du Mali par la France portées par le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga à la tribune de l'ONU.

"Sans la France au Sahel, il n'y aurait plus de gouvernement au Mali", a réitéré mardi Emmanuel Macron: "Les terroristes auraient pris le contrôle d'abord de Bamako et de tout le pays".

Le président français doit participer vendredi à Montpellier (sud) à un sommet Afrique/France au format "inédit" avec des personnalités de la société civile africaine - dont malienne -, française et de la diaspora, pour tenter l'éternelle "refondation" de sa relation avec ses anciennes colonies.

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