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En Irak, les djihadistes se mêlent aux civils fuyant Fallouja


Des frappes aériennes par des avions de combat de la coalition américaine dirigée par les forces de sécurité irakiennes. Elles avancent leurs positions dans les quartiers sud de Falloujah pour reprendre la ville au groupe Etat islamique, en Irak, le 12 Juin 2016.
Des frappes aériennes par des avions de combat de la coalition américaine dirigée par les forces de sécurité irakiennes. Elles avancent leurs positions dans les quartiers sud de Falloujah pour reprendre la ville au groupe Etat islamique, en Irak, le 12 Juin 2016.

Des djihadistes du groupe Etat islamique (EI) tentent de fuir leur bastion assiégé de Fallouja en se mêlent aux flots de civils, évacués par milliers ces dernières heures après l'ouverture d'un couloir sécurisé par l'armée irakienne.

"Nous avons arrêté 546 terroristes présumés qui ont fui en profitant des mouvements des familles déplacées (ayant quitté la ville) au cours des deux dernières semaines", a déclaré lundi le chef de la police de la province d'Al-Anbar, Hadi Rzayej.

"Plusieurs d'entre eux portaient de fausses cartes d'identité", a-t-il dit à l'AFP.

L'armée irakienne a ouvert samedi un couloir d'évacuation sécurisé au sud-ouest de la ville, qui a permis à "plus de 4.000 civils de quitter le centre de Fallouja au cours des dernières 48 heures", a déclaré Karl Schembri, conseiller régional du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).

Avant la mise en place de ce couloir, l'ONG estimait à 50.000 le nombre de civils pris au piège dans Fallouja depuis le début de l'offensive lancée le 23 mai par les forces irakiennes pour déloger les jihadistes de cette ville à 50 km à l'ouest de Bagdad qu'ils contrôlent depuis janvier 2014.

- ONG 'dépassées' -

Au total, 4.596 familles, soit environ 27.580 personnes, ont réussi à rejoindre des camps de déplacés établis dans les secteurs contrôlés par le gouvernement, la plupart ayant été transférées vers les camps de Habaniya et de Khaldiya.

Mais les organisations humanitaires se disent "complètement dépassées" par les nouvelles arrivées de civils et craignent désormais une détérioration de la situation alors que "des milliers de personnes" doivent encore emprunter le couloir au cours des prochains jours, selon M. Schembri.

"Il faudrait, selon nos estimations, 10 millions de dollars supplémentaires (8,9 millions d'euros) pour répondre aux besoins en eau potable, nourriture et produits d'hygiène pour les six prochains mois", s'est-il alarmé.

Malgré l'ouverture du couloir, fuir Fallouja reste difficile et extrêmement dangereux pour les habitants, que l'EI empêche de quitter la ville et utilise comme boucliers humains.

Des dizaines de personnes tentent tout de même de s'échapper par l'Euphrate au péril de leur vie, utilisant tout ce qui flotte, armoire, conteneur en plastique, selon le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR).

Vendredi, 18 membres de deux familles ont ainsi été tués par des combattants de l'organisation extrémiste alors qu'ils tentaient de fuir.

Des habitants ayant réussi à fuir ont raconté que des jihadistes leur demandaient 150.000 dinars (120 euros) par personne pour pouvoir quitter Fallouja, a indiqué le NRC.

- Attaque suicide à Ramadi -

Lundi, les forces irakiennes continuaient de progresser vers le centre de Fallouja après s'être rapprochés la veille à seulement trois kilomètres des principaux bâtiments gouvernementaux de la ville, où quelque 1.000 à 2.500 combattants de l'EI se trouveraient encore, selon les estimations.

Les forces irakiennes ont toutefois essuyé un revers à Ramadi, où une attaque suicide de l'EI a tué au moins cinq de leurs membres dans ce chef-lieu de la province d'Al-Anbar qu'elles avaient repris aux jihadistes en février, ont indiqué des responsables militaires.

L'attaque contre une base de l'armée a été conduite par des kamikazes à bord de véhicules piégés et des combattants de l'EI qui ont tiré sur les soldats, a indiqué le général Ismaïl al-Mahalawi, qui dirige les opérations de la province d'Al-Anbar dont Ramadi est le chef-lieu.

Cette attaque montre que l'EI est toujours capable de commettre des attaques meurtrières dans des zones dont il a perdu le contrôle et que le gouvernement essaie de reconstruire.


Avec AFP

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