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En RDC, 20 civils exécutés par des rebelles dans le nord-est, selon des sources locales


Un congolais marche sur la route reliant la ville de Bunia à celle de Mambasa, dans la province de l’Ituri, le 10 juillet 2018. John Wessels /AFP
Un congolais marche sur la route reliant la ville de Bunia à celle de Mambasa, dans la province de l’Ituri, le 10 juillet 2018. John Wessels /AFP

Vingt civils ont été exécutés dans la province de l'Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), ont annoncé jeudi des sources locales en accusant les rebelles ADF, affiliés au groupe Etat islamique, d'avoir commis cette nouvelle tuerie.

"Les victimes ont été prises en otage mardi lors d'une attaque des ADF" dans la chefferie de Babila Babombi, une entité administrative du territoire de Masamba régulièrement attaquée par des ADF et des milices locales, a déclaré à l'AFP Matadi Muyapandi, administrateur policier du territoire de Mambasa. "Il y a vingt morts, dont seize hommes et quatre femmes", a-t-il assuré, en précisant que quatre rescapés "visiblement traumatisés" ont échappé au massacre et été admis à l'hôpital pour des soins. Selon lui, "les victimes ont été décapitées, ce qui est le mode opératoire" des ADF.

Les ADF ("Forces démocratiques alliées"), à l'origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans implantés depuis le milieu des années 1990 dans l'est de la RDC, où ils ont tué des milliers de civils et multiplié ces derniers mois meurtres et pillages. Les ADF ont prêté allégeance en 2019 au groupe djihadiste Etat islamique, qui les présente comme sa "province d'Afrique centrale" (Iscap) et revendique certaines de leurs attaques.

Les vingt victimes ont été capturées lors de plusieurs attaques contre des villages environnants, puis "regroupées dans la forêt pour être exécutées", a précisé Rams Malikidogo, défenseur des droits humains dans le territoire de Mambasa. "Les victimes sont des orpailleurs, des commerçants, des agriculteurs", a indiqué un humanitaire local joint au téléphone par AFP, et qui souhaite conserver l'anonymat pour des raisons de sécurité.

Le massacre a été perpétré dans un lieu isolé, et "il nous faut la présence des militaires pour récupérer les corps et les enterrer dignement", a-t-il ajouté. La forêt de Babila Babombi est connue pour servir de refuge aux ADF, selon la police. Mais selon Rams Malikidigo, d'autres milices locales y exploitent des gisements d'or. "C'est pourquoi nous demandons que le gouvernement initie une enquête pour avoir des informations suffisantes sur les auteurs de cette attaque", a-t-il estimé.

Fin 2021, Kampala et Kinshasa ont lancé une opération militaire conjointe contre les ADF, baptisée "Shujaa", sans parvenir jusqu'à présent à mettre fin à leurs exactions. Des experts estiment que les opérations ont dispersé les rebelles dans des zones difficiles d'accès où ils s'en prennent aux civils.

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