"Le Congo est un pays souverain, indépendant, démocratique, qui doit régler par lui-même les affaires qui le concernent, y compris ces guérillas qui viennent troubler la vie des populations", a déclaré M. Hollande à l'AFP.
Accompagné de son épouse Julie Gayet, l'ancien président venait de visiter le musée national de RDC et devait ensuite se rendre à Bukavu, pour assister mercredi à l'inauguration d'un nouveau service de l'hôpital du célèbre gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action en faveur des femmes victimes de violences sexuelles.
Bukavu est le chef-lieu du Sud-Kivu, une des provinces de l'est de la RDC en proie depuis près de 30 ans aux violences de groupes armés.
"Je vais dans l'est (...) car c'est une zone qui reste encore, hélas, trouble, avec des victimes civiles nombreuses et la nécessité - le président Macron a aussi pris l'initiative - de favoriser la paix dans cette partie du pays, la fin des ingérences étrangères et des prédations qui s'y commettent et, hélas, des agressions dont les femmes sont les victimes", a expliqué M. Hollande.
En marge de l'assemblée générale de l'ONU, le président français Emmanuel Macron a fait se rencontrer la semaine dernière les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame pour tenter de faire baisser la tension entre les deux voisins, au plus haut depuis la résurgence d'une rébellion tutsi (le "M23") que Kinshasa affirme soutenue par Kigali.
Interrogé sur le message qu'il avait lui-même à faire passer, François Hollande a insisté: "le message que je dois porter, c'est la fin des ingérences de toutes sortes".
A propos de la force des Nations unies en RDC (la Monusco), dont le départ a été violemment réclamé récemment par des manifestants qui lui reprochent son incapacité à ramener la paix après plus de vingt ans de présence dans le pays, François Hollande a jugé cette force "indispensable pour dissuader, pour protéger".
Remettre en cause la présence de cette force "serait faire le jeu des groupes qui terrorisent la population ou se livrent à des prédations insupportables", a-t-il mis en garde.
Toutefois, en RDC comme dans certains autres pays, a-t-il estimé, "les conditions d'engagement, la composition de ces forces, leur équipement, ne sont pas parfaits pour assurer le mandat qui leur a été confié". Ces forces, selon lui, doivent être "beaucoup plus efficaces, pour aller même au contact de ces groupes" armés.