Dans la nuit du 4 au 5 avril, "les ravisseurs seraient arrivés au nombre d’environ dix, d'après ce que les témoins m’ont rapporté", a expliqué Mgr Théophile Naré à un vidéaste de l'AFP. "Quand ils sont rentrés dans la communauté des sœurs, ils ont trouvé deux chambres qui n’étaient pas fermées à clé".
"La porte de la soeur Suellen n'était pas fermée. On l’a fait sortir, on l’a bâillonnée et puis ils l’ont ligotée, et ils ont commencé à la conduire vers la cour extérieure. Ca a duré 1h30, 2h, et après ils se sont éloignés", a-t-il poursuivi. Selon lui, cinq personnes dont trois religieuses se trouvaient dans la paroisse de Yalgo, visée par les assaillants. Seule Suellen Tennyson, 83 ans, a été enlevée.
Yalgo est située dans la province du Namentenga, entre Kaya et Dori, deux grandes villes du nord du Burkina Faso, une région régulièrement visée par des attaques jihadistes depuis sept ans. L'enlèvement n'a pour l'heure pas été revendiqué.
"Plusieurs fois, j’ai évoqué cette possibilité-là, d’attaque, avec les sœurs qui m’ont toujours dit 'Mais non, c’est nous qui les soignons, ils ne peuvent pas nous faire ça'", a expliqué Mgr Naré. "Pourquoi ont-ils entrainé la sœur Suellen et l’ont-ils enlevée ? Où l’ont-ils emmenée ? Ce sont des questions qui restent sans réponse", a-t-il ajouté.
Selon le diocèse, la religieuse était en service à Yalgo depuis octobre 2014. C'est la première fois depuis près d'un an que des occidentaux sont pris pour cible au Burkina Faso. Fin avril 2021, deux Espagnols et un Irlandais, portés disparus dans un premier temps, avaient été exécutés.
Comme ses voisins malien et nigérien, le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait plus de 2.000 morts et 1,8 million de déplacés.