"Le parquet de Campidoine (Kempten en allemand) a ouvert une procédure pour suspicion d'homicide par négligence à l'encontre de trois personnes" soupçonnées de n'avoir pas "correctement effectués les travaux de réglage de la commande du rotor principal".
Deux Casques bleus faisant partie du contingent allemand de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) étaient morts en juillet 2017 dans ce crash.
La justice allemande s'est appuyée sur un rapport remis par l'armée allemande, la Bundeswehr, qui stipule que ces travaux de réglage avaient été mal effectués en Allemagne, soit avant l'envol pour le Mali.
"Le mauvais réglage du rotor a donc conduit à une situation qui ne pouvait plus être contrôlée par l'équipage de l'hélicoptère pendant le vol de routine et a donc mené à un accident", explique le parquet de Campidoine dans un communiqué.
Si trois employés sont pour le moment soupçonnés, la justice enquête pour savoir si "d'autres personnes" seraient également concernées.
Dans la matinée, le fabriquant européen Airbus avait reconnu qu'un mauvais réglage des commandes de vol effectué par un de ses employés était à l'origine du crash mortel.
Airbus Helicopters a déclaré "prendre note du fait qu'un mauvais réglage des commandes de l'hélicoptère a été identifié par l'enquête comme l'un des facteurs (...) ayant conduit à cette issue catastrophique", rapporte un communiqué confirmant des informations de presse en Allemagne.
"Des mesures de prévention ont immédiatement été mises en oeuvre pour éviter la répétition d'un tel événement", a ajouté l'entreprise.
En revanche, "l'enquête menée par la Bundeswehr avec le soutien d'Airbus Helicopters a exclu tout problème de conception sur l'hélicoptère Tigre", a souligné le constructeur, qui a exprimé ses condoléances aux familles endeuillées.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013, à l'initiative de la France, toujours en cours.
Les islamistes ont depuis regagné du terrain, en particulier dans le centre du pays, et le phénomène s'étend au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.