"Nous n'avons trouvé aucune preuve montrant que les décisions des procureurs ont été influencées par des partis pris ou d'autres considérations déplacées", écrit l'inspecteur général Michael Horowitz.
Ce rapport de 500 pages, très attendu car présenté comme susceptible d'être une bombe politique, risque pour M. Trump de ne pas avoir l'effet escompté: le président ne cesse d'affirmer que les démocrates se sont alliés avec des éléments du FBI pour tenter d'aider Mme Clinton à remporter la Maison Blanche.
M. Comey, que M. Trump a limogé en mai 2017 et qui s'est montré depuis très critique du président, est épinglé dans ce rapport pour avoir pris des libertés avec les procédures en vigueur à la tête de la police fédérale américaine.
L'inspecteur général Horowitz dirige un organe indépendant traquant d'éventuels abus au sein du ministère de la Justice et des agences en dépendant, censées être apolitiques.
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Son rapport confirme la teneur d'échanges entre deux agents du FBI, par ailleurs amants, ayant travaillé sous les ordres de M. Comey et ensuite pour le procureur spécial Robert Mueller, chargé de l'enquête sur une éventuelle collusion entre la Russie et des collaborateurs de campagne de M. Trump.
Ces deux fonctionnaires, la juriste Lisa Page et l'enquêteur Peter Strzok ont, selon l'inspecteur général, montré une "volonté d'agir officiellement pour affecter" les chances de M. Trump d'être élu président.
Trump "ne va jamais devenir président, n'est-ce pas?", avait demandé dans un email Mme Page.
"Non. Sûrement pas. Nous l'en empêcherons", avait répondu M. Strzok.
Pour Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche, le rapport "confirme les soupçons du président sur la conduite de M. Comey et les préjugés de certains membres du FBI".
M. Horowitz examine en profondeur certains actes d'enquête cruciaux de James Comey qui, en 2016, a tour à tour été accusé d'avoir favorisé Mme Clinton puis M. Trump dans leur course à la Maison Blanche.
Dans une conférence de presse surprise en juillet 2016, M. Comey avait recommandé de ne pas poursuivre Mme Clinton sur ses emails envoyés avec un serveur privé, tout en notant que l'ex-secrétaire d'Etat avait fait preuve d'une "extrême négligence".
Selon M. Horowitz, il aurait dû en référer d'abord à la ministre de la Justice de l'époque, Loretta Lynch, qui était sa supérieure hiérarchique.
"Cette façon d'agir de M. Comey a été extraordinaire et insubordonnée", a souligné l'inspecteur général.
Puis, fin octobre 2016, le patron du FBI avait relancé de façon retentissante l'affaire des emails en annonçant, dans une lettre au Congrès, rouvrir l'enquête sur Mme Clinton.
Toujours selon M. Horowitz, M. Comey a alors commis "une grave erreur de jugement" et aurait dû au contraire s'abstenir d'envoyer une telle lettre fracassante à dix jours du scrutin présidentiel.
Ironie du sort, le rapport indique que M. Comey a lui-même utilisé une adresse email personnelle pour gérer certaines affaires du FBI.
"Mais mes emails.", a réagi sur Twitter Mme Clinton, qui avait assuré par le passé que cette affaire lui avait coûté la victoire à l'élection présidentielle.
Sur son compte Twitter et dans une tribune distincte publiée jeudi par le New York Times, James Comey a défendu ses décisions prises dans un "contexte extraordinaire", au nom de la transparence.
"Les conclusions (du rapport) sont acceptables, même si je suis en désaccord avec certaines d'entre elles", a-t-il commenté.
Toujours est-il que ce rapport semble affaiblir la position de l'ex-patron policier, qui a passé ces derniers mois à promouvoir un livre dans lequel il développe son éthique de dirigeant, qu'il oppose à celle de M. Trump.
L'actuel directeur du FBI Christopher Wray a accepté les conclusions du rapport et promis une formation pour les employés du bureau fédéral, y compris les plus hauts responsables, sur les moyens d'être impartial et d'éviter les erreurs commises par M. Comey et d'autres.
"Nous devons rendre des comptes pour les choix que nous faisons", a-t-il dit, assurant que le rapport rendait le FBI "plus fort".
Avec AFP