L'enquête visera uniquement les décès suspects, violents ou "qui pourraient être liés à de la négligence", survenues entre le 12 mars et le 1er mai, précise la coroner-en-chef Pascale Descary dans un communiqué.
Le Québec, épicentre de l'épidémie au Canada, compte plus de la moitié des quelque 100.000 cas et 8.300 morts recensés dans le pays. Sur les 5.300 morts dans la province, plus de 80% se trouvaient dans un établissement de soins pour personnes âgées.
Les audiences publiques, qui ne devraient pas commencer avant début 2021, porteront sur des décès suspects survenus dans des établissements publics et privés, a précisé Mme Descary lors d'un entretien à Radio-Canada. "L'objectif est de faire la lumière sur ce qui s'est passé, de faire un portrait précis des circonstances qui ont mené à ce drame-là", a-t-elle souligné.
L'enquête se penchera dans un premier temps sur la situation dans le centre hospitalier de soins de longue durée privé Herron près de Montréal. La découverte en mars de près de 50 morts dans cet établissement, où les patients étaient souvent livrés à eux-mêmes dans des conditions sanitaires déplorables, avait entraîné l'ouverture de plusieurs enquêtes.
L'armée canadienne a dû être appelée en renfort dans les CHSLD du Québec, ainsi qu'en Ontario, en raison d'une pénurie chronique de main d'oeuvre, aggravée par la pandémie de coronavirus.
Fin mai, les Forces armées ont publié deux rapports sur la situation dans ces deux provinces, dressant un tableau accablant qui avait "choqué" et "fâché" le Premier ministre Justin Trudeau.