La commission d'enquête sera chargée de déterminer les causes de cet incident, a annoncé samedi matin l'agence de presse nationale Angop.
Une autre commission sera mise en place pour soutenir les familles endeuillées et aider à l'organisation des funérailles.
Vendredi soir, cette bousculade à l'entrée du stade du 4-Janvier, à Uige, a fait au moins 17 morts et 56 blessés, selon la police.
"Plusieurs enfants ont été tués", a précisé le porte-parole de la police, Orlando Bernardo.
De son côté, un médecin de l'hôpital militaire de Uige interrogé par l'AFP a fait état d'un bilan de 22 morts. "17 personnes sont mortes sur place et 5 autres à l'hôpital. Nous avons admis 100 personnes aux urgences", a affirmé samedi ce médecin qui a souhaité garder l'anonymat.
Le bilan officiel fourni par les autorités était toujours samedi après-midi de 17 morts.
Le drame a eu lieu à l'entrée du stade où le club de Santa Rita accueillait le Recreativo do Libolo, en ouverture du championnat angolais.
"Alors que, sur le terrain, les deux équipes s'affrontaient, les fans ont tenté d'entrer dans le stade pour voir le match. La porte a cédé sous la pression et 17 personnes ont trouvé la mort dans la bousculade", rapporte un communiqué du club visiteur.
Selon Sergio Traguil, l'entraîneur de l'équipe hôte, interrogé par le journal portugais "Diario de Noticias", "aucune personne à l'intérieur du stade ne s'est aperçue de ce qui se passait à l'extérieur".
Des images diffusées par la télévision publique angolaise semblent confirmer ces déclarations.
On y voit le match se dérouler normalement, dans un stade champêtre, dépourvu de toute tribune, où les spectateurs assistent à la rencontre le long de la main courante au bord du terrain, ou massés derrière le but sur les pelouses d'une petite colline.
Le match s'est d'ailleurs déroulé jusqu'à son terme avec la victoire du Recreativo 1 à 0.
- "Confusion" -
Le président de Santa Rita, Pedro Nzolonzi, a immédiatement accusé la police d'être responsable du drame.
"Beaucoup ne voulaient pas payer et ceux qui n'avaient pas de billet n'ont pas réussi à entrer. Et là a commencé la confusion. C'est très triste", a-t-il déclaré à l'agence portugaise Lusa.
"Tout est la faute de la police. C'était facile à éviter. Il fallait simplement élargir le cordon de sécurité", a-t-il estimé, dénonçant une "faute grave".
L'histoire du football dans le monde a été marquée par plusieurs mouvements de foule meurtriers.
En 2009, 19 personnes sont mortes dans la capitale économique ivoirienne Abidjan après une bousculade lors d'un match de qualification pour la Coupe du monde 2010 entre la Côte d'Ivoire et le Malawi.
En 2001, un mouvement de foule avait également coûté la vie à 127 supporters à Accra, la capitale du Ghana.
En mai 1964, 320 personnes ont été tuées et plus de 1.000 blessées dans une bousculade au stade de Lima, lors d'une rencontre Pérou-Argentine. Les supporters n'avaient pas pu s'échapper et sont morts piétinés ou asphyxiés.
Dans les années 80, l'Europe n'a pas non plus été épargnée par ces tragédies, notamment en Grande-Bretagne. En 1985, un incendie dans le stade de Valley Parade avait fait 56 morts, tandis que quatre ans plus tard, 96 personnes étaient décédées à Hillsborough.
La plus tristement célèbre de ces tragédies reste celle du Heysel, où le 29 mai 1985, à l'occasion de la finale de la Coupe d'Europe des clubs champions entre Liverpool et la Juventus, 39 personnes avaient été tuées et 458 blessées dans une terrible bousculade provoquée par des hooligans anglais.
Avec AFP