"Il est vrai que ces derniers temps, il y a eu une situation sécuritaire qui s'est dégradée dans une partie (de la Centrafrique). C'est la raison pour laquelle je me présente à nouveau pour (...) me faire une idée de ce qui prévaut en ce moment" dans le pays, a déclaré à l'AFP M. Dieng à l'aéroport de Bangui.
Fin août, l'ancien secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires humanitaires, Stephen O'Brien, avait évoqué à plusieurs reprises des "signes avant-coureurs de génocide" en Centrafrique, une affirmation rejetée depuis par le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra.
Après son arrivée à Bangui, où il s'entretiendra avec les autorités nationales, le conseiller spécial doit se rendre à Bria (est), théâtre de massacres en juin et en août, pour rencontrer des représentants de groupes armés et des victimes des violences.
M. Dieng s'était rendu en Centrafrique en mai 2016 pour le lancement d'un Comité national "pour la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes contre l'humanité et toute forme de discrimination", créé sous l'impulsion du gouvernement centrafricain avec le soutien de l'ONU.
La Centrafrique est en proie depuis 2013 à des violences intercommunautaires, après le renversement la même année de l'ex-président François Bozizé par les milices Séléka prétendant défendre la minorité musulmane, entraînant une contre-offensive des antibalaka majoritairement chrétiens.
L'intervention militaire de la France (2013-2016) et la Mission des Nations unies (Minusca, 12.500 hommes) ont permis la tenue d'une élection présidentielle début 2016 et le retour d'un calme relatif à Bangui, mais pas dans les provinces, contrôlées dans leur majorité par les groupes armés.
Ceux-ci, selon des diplomates et des rapports d'ONG, se battent désormais aujourd'hui surtout pour le contrôle des ressources naturelles (diamants, or, bétail...) et dans d'intenses luttes politiques pour accéder aux maigres ressources du pouvoir, dans l'un des pays les plus pauvres du monde.
Mi-septembre, le nombre de réfugiés et de déplacés ayant fui les violences en Centrafrique a atteint son "plus haut niveau" avec 1,1 million de personnes ayant dû fuir leur domicile sur 4,5 millions d'habitants.
Avec AFP