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La situation sanitaire reste "désespérée" malgré la baisse du choléra au Yémen


Classe de filles à Hodeidah, en bordure de la mer Rouge, au Yémen, le 24 octobre 2017.
Classe de filles à Hodeidah, en bordure de la mer Rouge, au Yémen, le 24 octobre 2017.

La situation sanitaire reste "désespérée" pour des millions de Yéménites malgré la décrue de la grave épidémie de choléra ayant frappé le pays, en plus de la guerre, a souligné lundi Médecins sans Frontières (MSF).

"Trente mois de guerre, les prix élevés des biens de consommation et le chômage ont un impact dramatique sur la population", note l'ONG dans un communiqué, avec "beaucoup de malades" qui ne "parviennent aux centres de santé que dans un état critique", et un nombre "très élevé d'enfants souffrant de malnutrition".

"Des millions de Yéménites qui ne peuvent pas accéder aux soins de santé primaires" sont dans une "situation désespérée", y souligne Ghassan Abou Chaar, chef de mission de MSF au Yémen. La situation a été aggravée par "le non-versement des salaires des travailleurs de santé ces 13 derniers mois", ajoute l'ONG.


En visite au Yémen samedi, le chef du bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Mark Lowcock, avait jugé la situation humanitaire au Yémen "choquante".

MSF se réjouit toutefois de la décrue de l'épidémie de choléra d'ampleur inédite qui a fait plus de 2.000 morts dans le pays depuis fin 2016.

Lors de la deuxième semaine d'octobre, elle a ainsi dénombré 567 admissions dans ses centres de traitement de la maladie, dont "seuls 9% ont dû être hospitalisés", contre plus de 11.000 la troisième semaine de juin, au pic de l'épidémie.

"Le choléra décroît depuis deux mois, on ne voit plus d'afflux massif de patients", a confirmé dimanche à l'AFP le docteur Nabil Al-Qadsi, médecin à l'hôpital public Sabeen, l'un des plus grands de la capitale Sanaa.

MSF a donc décidé de "fermer ou réduire la capacité de la majorité de ses centres de traitement du choléra", mais prévient qu'il faut continuer de "surveiller étroitement" les cas suspects pour ne pas "voir une résurgence de l'épidémie".

L'épidémie, qui a commencé fin 2016 avant de s'accélérer au printemps suivant, a été favorisée par l'effondrement des infrastructures du pays après plus de deux ans de guerre civile entre le gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite et les rebelles qui contrôlent Sanaa.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, le conflit a fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés, dont de nombreux civils. L'Ocha estime de son côté que plus de 11 millions d'enfants yéménites ont besoin d'assistance humanitaire.

Avec AFP

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