Selon une source policière, Lipolelo Thabane, 58 ans, en instance de divorce depuis des années avec M. Thabane, a été abattue alors qu'elle circulait en voiture dans le village de Ha 'Masana, à environ 35 kilomètres au sud de la capitale Maseru.
"Les deux femmes venaient juste de quitter la route principale pour entrer dans le village lorsqu'un homme a sorti une arme et ouvert le feu sur elles", a déclaré à l'AFP cette source.
"Lipolelo est morte sur le coup, alors que l'autre femme lutte toujours contre la mort dans un hôpital", a-t-elle ajouté.
Le porte-parole de la police du pays, le commissaire Clifford Molefe, a confirmé l'agression mais s'est refusé à identifier ses victimes. "Je peux juste confirmer qu'une femme de 58 ans a été abattue la nuit dernière à Ha 'Masana mais il est trop tôt pour dévoiler son nom et à qui elle est liée", a-t-il déclaré.
Aucune de ces sources n'a fait le moindre commentaire sur les motivations de l'auteur des coups de feu.
M. Thabane vit séparé de son épouse depuis plusieurs années, en raison d'une procédure de divorce compliquée. Il est par ailleurs marié avec une autre femme, plus jeune.
Cette agression intervient alors que Thomas Thabane doit être investi vendredi à Maseru dans ses fonctions de Premier ministre à la tête d'un gouvernement de coalition.
Son parti, la Convention des basothos (ABC), s'est imposé lors du scrutin du 3 juin en emportant 48 des 120 sièges du Parlement local, devant celui du Premier ministre sortant Pakathila Mosisili, qui n'en a décroché que 30.
Le secrétaire général du parti, Samonyane Ntsekele, a indiqué que M. Thabane était très choqué par la mort de son épouse. "Il reste fort malgré l'abattement", a-t-il ajouté.
M. Ntsekele s'est refusé à spéculer sur une éventuel report de la cérémonie d'investiture du nouveau Premier ministre, prévue vendredi dans un stade de Maseru.
Agé de 77 ans, M. Thabane doit retrouver la tête du gouvernement trois ans après en avoir été chassé par un coup d'Etat manqué de l'armée, très influente dans le pays.
En exil en Afrique du Sud, il était brièvement revenu dans son pays en 2015 pour des législatives où il avait été battu par M. Mosisili. Ce n'est qu'en février dernier qu'il s'y est réinstallé.
La tâche de son gouvernement s'annonce difficile, dans un pays qui a voté pour la troisième fois en cinq ans.
Frappé par la pauvreté, le chômage, une épidémie de sida qui touché 23% de sa population et un manque criant de services publics, le Lesotho est considéré comme un des pays plus pauvres de la planète.
Avec AFP