Bien que la Russie soit l'un des principaux alliés du régime de Damas, tandis que la Turquie est un soutien majeur des rebelles, les deux pays ont travaillé ensemble ces deux dernières années pour trouver une issue à la guerre, notamment par le biais du processus de paix d'Astana, dont ils sont les parrains avec l'Iran.
Ces efforts communs ont notamment abouti à la mise en place de zones de désescalade dans certaines régions de la Syrie, permettant une diminution des violences sans les faire cesser complétement.
"Le principal sujet de discussion sera la situation en Syrie, le fonctionnement des zones de désescalade et la poursuite du processus de règlement politique", a dit aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
MM. Erdogan et Poutine se sont rencontrés pour la dernière fois en septembre à Ankara, où ils avaient décidé de faire pression en faveur de la création d'une zone de désescalade dans la région d'Idleb, dans le nord de la Syrie.
Depuis, la Russie a proposé de réunir toutes les forces politiques syriennes pour aboutir à un règlement politique du conflit qui a fait plus de 350.000 morts. Mais l'opposition et les Occidentaux se sont dits sceptiques et aucune date n'a été fixée.
"La Russie, qui est dans une position très difficile (en Syrie), ne peut tout simplement pas se permettre de perdre des alliés ou même des partenaires", a affirmé à l'AFP l'expert russe Alexeï Malachenko, ajoutant que MM. Poutine et Erdogan avaient "besoin l'un de l'autre" dans ce conflit.
Les deux dirigeants s'étaient réconciliés en août 2016 après plus d'un an de grave crise dans leurs relations à la suite de la destruction d'un avion russe par la Turquie à la frontière syrienne fin 2015.
Signe de l'entente entre les deux pays, M. Erdogan avait annoncé en septembre qu'il avait signé avec la Russie un contrat portant sur l'achat de systèmes de défense antiaérienne S-400, suscitant l'inquiétude de l'Otan dont la Turquie est un pays membre.
Selon M. Malachenko, l'économie devrait aussi être l'un des sujets de discussion entre les deux dirigeants.
"Il s'agit d'une rencontre entre deux personnalités charismatiques, ayant une haute opinion d'eux-mêmes", résume M. Malachenko.
Avec AFP.