Pour le parti présidentiel, ces monuments montrent la présence des membres de ce parti qui se chiffreraient par millions.
Mais pour l’opposition, qui pointe du doigt un monopartisme de fait, ces monuments font peur.
Le ministère de l’Intérieur tranquillise, affirmant que les autres partis peuvent le faire dans leurs propriétés respectives.
Petits, moyens ou grands monuments sont construits dans certains endroits au bord des routes de différents quartiers au Nord de Bujumbura.
Même sur la route Bujumbura Gatumba, vers la frontière avec la République Démocratique du Congo, il est difficile de faire deux centres mètres sans voir des constructions de petits monuments où sont inscrites des phrases comme “Le parti CNDD-FDD est fort” ou “qu’il est le sauveur des burundais” en langue nationale.
La commissaire à l’Information du parti au pouvoir, Nancy Ninette Mutoni, donne la signification de ces symboles du parti.
"A ceux qui pensent que le pays des mille et une collines fait un retour vers un parti unique comme c’était le cas vers les années 60, 70, 80, Mutoni dément," soutient la commissaire à l’information du CNDD-FDD.
Le Burundi compte plus de quarante formations politiques agréées par le ministère de l’Intérieur.
Zenon Nicayenzi est le président du parti pour le redressement national, Parena. Il estime que le parti CNDD-FDD est bel et bien présent dans beaucoup d’endroits et cela fait peur à ses militants.
Pour le porte-parole du ministère de l’Intérieur Thérence Ntahiraja, tout le monde peut construire un monument à son effigie dans sa propriété, même les autres formations politiques de l’opposition.
Pour une autre figure de l’opposition encore présente au Burundi, Léonce Ngendakumana, le Burundi est déjà tombé dans un parti-Etat comme si les autres partis n’existaient pas.
Le vice-président du parti Front Pour la Démocratie au Burundi estime, pour sa part, qu’un autre parti de l’opposition qui tenterait de le faire aujourd’hui serait rayé de la liste des formations politiques et les responsables, mis en prison.
Reportage de Christophe Nkurunziza à Bujumbura pour VOA Afrique