"En route pour l'amnistie, retour à la maison des prisonniers et de ceux qui sont en fuite", proclamait la banderole déployée en tête du cortège. Les tracts distribués par d'anciens prisonniers demandaient également "la libération immédiate des prisonniers gravement malades".
L'association Exterat ("à la maison", en basque), qui regroupe des familles et des amis de détenus de l'ETA, chiffre à 368 le nombre de "prisonniers politiques" basques, dont 284 en Espagne (3 au Pays basque même) et 79 en France et trois à domicile pour grave maladie.
"Les Etats espagnol et français ont fait preuve d'une politique de vengeance contre nos camarades en les dispersant", a affirmé une ancienne prisonnière, Oihana Garmendia.
Le regroupement au Pays basque des prisonniers de l'ETA dispersés en France et en Espagne est une des revendications de la coalition de gauche indépendantiste EH Bildu.
EH Bildu veut présenter un ancien dirigeant de l'ETA, Arnaldo Otegi, sorti de prison en mars, comme candidat au poste de chef du gouvernement basque aux élections du 25 septembre. La commission électorale a rejeté sa candidature parce qu'il est frappé d'inéligibilité, mais son parti a fait appel de cette décision vendredi.
EH Bildu était la deuxième force politique du Pays basque aux élections régionales de 2012, mais est menacé depuis par le succès du parti anti-austérité Podemos aux législatives de décembre 2015 et juin 2016.
L'ETA, considérée comme organisation terroriste par l'Union européenne, est tenue pour responsable de la mort de plus de 800 personnes. Fondée en 1959, elle a renoncé à la lutte armée en octobre 2011 mais refuse de rendre les armes et de se dissoudre, comme l'exigent Madrid et Paris.
Avec AFP
