"La confiance du public dans la direction de la police a été secouée et s'est effritée", a déclaré le maire de Chicago Rahm Emanuel, lors d'une conférence de presse. "Il est désormais temps de mettre en place une nouvelle perspective et une nouvelle direction afin de gérer les défis".
Il a néanmoins rendu hommage au chef de la police Garry McCarthy, affirmant que son "bilan est solide et il peut en être fier".
Les tensions ont été ravivées dans la ville après la diffusion la semaine dernière par les autorités d'une vidéo filmée par une caméra embarquée dans un véhicule de police montrant Jason Van Dyke, policier blanc, abattre en octobre 2014 de seize balles Laquan McDonald, 17 ans, alors qu'il marchait au milieu d'une rue.
Les Etats-Unis ont connu des dizaines de manifestations au cours des 18 derniers mois, qui ont parfois dégénéré en émeutes, après la multiplication de brutalités et bavures policières commises contre des Noirs.
La police de Chicago avait affirmé dans un premier temps que l'adolescent était sous l'emprise de psychotropes, agissait de manière erratique et visait les policiers avec un couteau lorsqu'il a été abattu.
La police n'a diffusé la vidéo du drame que sous la contrainte d'une décision de justice. L'adolescent semble ne pas obtempérer aux policiers qui veulent le contrôler, tout en ne faisant aucun geste menaçant à leur encontre. Alors qu'il s'écarte vers le bord de la route, l'agent Jason Van Dyke ouvre le feu, le fauchant net. Tandis que le jeune homme gît au sol, le policier continue de tirer froidement, des petits nuages de poussière trahissant les impacts des balles.
Au total 14 à 15 secondes s'écoulent entre le premier et le dernier des seize tirs de Van Dyke, selon un compte-rendu d'enquête consulté par l'AFP.
Jason Van Dyke, 37 ans, a été inculpé de meurtre avec préméditation quelques heures seulement avant la diffusion de cette vidéo, et il a été remis en liberté lundi contre une importante caution de 1,5 million de dollars.
Avec AFP