Ces sommes, qui représentent environ la moitié du Produit intérieur français, ont transité par un réseau "opaque et secret" de 1600 filiales dans des paradis fiscaux, affirme le document publié en pleine révélation sur les "Panama Papers".
Pendant cette période, ces mêmes entreprises ont pourtant été les "principales bénéficiaires du soutien des contribuables" américains en étant les destinataires de 11.000 milliards de fonds publics via des garanties sur prêts ou des aides fédérales directes, indique le rapport.
"Les immenses sommes que les grandes compagnies ont amassé dans des paradis fiscaux devraient être utilisées pour combattre la pauvreté et reconstruire les infrastructures aux Etats-Unis et ne pas être dissimulées dans des centres offshore comme le Panama, les Bahamas ou les Iles Caïmans", a affirmé Raymond Offenheiser, président d'Oxfam America, cité dans un communiqué.
Selon le rapport, Apple figure en tête des entreprises les plus friandes de l'évasion fiscale et aurait stocké 181 milliards dans des paradis fiscaux, suivis notamment par General Electric (119 milliards), Microsoft (108 milliards) ou Pfizer (74 milliards).
Plusieurs de ces entreprises ont déjà été critiquées aux Etats-Unis pour avoir utilisé un mécanisme permettant de mettre à l'abri indéfiniment une part de leurs bénéfices à l'étranger pour éviter de payer l'impôt sur les sociétés aux Etats-Unis, le plus élevé dans les pays industrialisés (35%).
Selon des chiffres cités dans le rapport d'Oxfam, l'évasion fiscale des multinationales coûterait 111 milliards de dollars aux finances publiques américaines et prive également les pays pauvres de 100 milliards de recettes fiscales.
Avec AFP