Selon cette institution publique statutairement indépendante, des hommes armés ont fait irruption le 2 février dans la localité d'Ano, où vivent plus de 10.000 déplacés internes, et ont "tué maison par maison".
"Au moins 50 personnes, dont un responsable régional et son chauffeur ainsi que des policiers et membres de milices, ont été tués par le groupe armé", a indiqué la Commission. Ils ont fait irruption dans le camp hébergeant les personnes déplacées et ont rassemblé les hommes n'ayant pu s'échapper; certains corps ont été brûlés après leur mort, selon l'EHRC.
"Au cours de l'attaque, les bureaux d'affaires, les bureaux gouvernementaux, la succursale de la Banque commerciale d'Ethiopie et d'autres bâtiments ont été abondamment pillés et détruits", a aussi décrit la Commission.
Les rescapés de l'attaque ont dit à la Commission que les assaillants portaient des uniformes de la rébellion de l'Armée de libération Oromo (OLA). Selon l'EHRC, les massacres ciblaient les Amhara. Oromo et Amhara sont les deux communautés ethno-linguistiques les plus nombreuses du pays. l'Oromia est en proie aux violences, en raison de divisions à caractères ethnique, politique, foncier...
Depuis 2018, les forces fédérales et régionales y affrontent notamment la rébellion de l'Armée de libération oromo, fer de lance du nationalisme oromo qui se nourrit d'un ressentiment croissant de la population locale envers Addis Abeba et le Premier ministre, lui-même oromo, Abiy Ahmed.
La région est aussi le théâtre de massacres ethniques dont les auteurs ne sont pas clairement identifiés entre Oromo et Amhara, particulièrement dans les Wollegas, zone reculée de l'extrême ouest.
Fin janvier, un ressortissant chinois a été tué par des hommes armés en Oromia, dans la localité de Gebre Guracha située à environ 160 kilomètres au nord de la capitale Addis Abeba. Selon l'EHRC, des hommes armés avaient tué une soixantaine de personnes dans la région en août 2022, dans la localité d'Abora.