"L'objectif de la commission est de maintenir la paix, la justice, l'unité nationale, le consensus et la réconciliation entre les peuples éthiopiens", a-t-elle indiqué sur son site internet. Elle devra notamment "enquêter afin d'identifier les raisons des disputes et des violations des droits humains en prenant en compte le contexte social et économique des victimes et des agresseurs".
Cité par Fana, Tesfaye Daba, président de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Paix, a déclaré que la commission ferait des "propositions au Parlement éthiopien afin de remédier aux abus passés et de favoriser l'harmonie commune".
En plusieurs endroits du pays, des violences intercommunautaires aux enjeux le plus souvent territoriaux ont émaillé les premiers mois du mandat du nouveau Premier ministre réformateur, Abiy Ahmed, qui a pris ses fonctions en avril.
Selon le bureau des affaires humanitaire de l'ONU (Ocha), au moins 2,4 millions de personnes sont actuellement déplacées en Ethiopie en raison de violences intercommunautaires.
Près d'un million de personnes ont été forcées de fuir leur foyer après d'intenses combats entre les Oromo et la minorité ethnique des Gedeo dans le Sud, qui ont éclaté peu après la nomination du Premier ministre.
Ces violences ont terni les actions de M. Abiy, qui a pourtant multiplié les appels à la paix dans son pays et multiplié les réformes majeures, libérant des milliers de dissidents et de journalistes, faisant la paix avec l'ennemi traditionnel du pays, l'Érythrée, et annonçant la privatisation de grandes sociétés publiques.
Les défenseurs des droits humains accusent depuis de nombreuses années les forces de sécurité éthiopiennes d'exactions, essentiellement contre des groupes rebelles qui ont visé le parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF).
Dès son entrée en fonctions, M. Abiy a cherché à mettre un terme aux insurrections de groupes séparatistes ainsi qu'à diverses violations des droits fondamentaux. En juin, il a publiquement reconnu des actes de torture commis par les services de sécurité en les décrivant comme une forme de "terrorisme".