L'Euro s'est ouvert il y a deux semaines mais samedi, c'est un autre tournoi qui commence, avec les matches à élimination directe et les trois premiers 8e de finale, dont Portugal - Croatie qui oppose les stars Cristiano Ronaldo d'un côté, Rakitic et Modric de l'autre.
Suisse-Pologne ouvrira la journée à 13h00 GMT à Saint-Etienne (centre est) et Portugal-Croatie la refermera à 19h00 GMT à Lens (nord). Avec entre-temps une affiche 100% britannique au lendemain du Brexit: pays de Galles - Irlande du Nord au Parc des Princes à Paris (16h00 GMT).
L'Euro-2016 est le premier à 24 équipes. Les éditions précédentes se jouaient à seize, comme ce sera le cas lors des 8e qui ont lieu jusqu'à lundi.
Ouvert le 10 juin, ce tournoi a démarré lentement sur le plan du spectacle, avec peu de buts et peu d'intensité lors des premières rencontres.
L'excitation est montée d'un cran lors de la dernière journée des phases de poule: Hongrie - Portugal (3-3) mercredi a été le match le plus haletant depuis le début.
Une excitation que les fans de foot espèrent continuer à éprouver dans les rencontres à élimination directe, avec la possibilité de prolongation voire de tirs au but en cas d'égalité.
Portugal - Croatie n'est pas seulement l'affiche de la journée de samedi, c'est aussi l'un des deux chocs de ces 8e avec Italie - Espagne lundi. Un choc au goût de Clasico espagnol qui opposera Ronaldo côté Portugal (et Real Madrid) à Ivan Rakitic côté Croatie (et FC Barcelone).
- Redoutable Bale -
Une autre star du Real joue dans les rangs de la Croatie: Luka Modric. Sa présence au coup d'envoi n'est pas certaine, car il avait été contraint de sortir en cours de jeu pour un "problème musculaire" face à la République tchèque (2-2), avant d'être ménagé face à l'Espagne (2-1) lors du dernier match de groupe.
Même en son absence, les Croates peuvent compter sur un collectif solide, technique, et surtout indépendant de ses fortes individualités.
Ce n'est pas le cas de leurs adversaires. Pourtant 3e au classement de la possession de balle (61%), à égalité avec l'Espagne double tenante du titre et juste derrière l'Allemagne (66%) championne du monde, le Portugal est soumis aux performances de Ronaldo.
Sevrée de but lors des deux premiers matches, l'icône a qualifié les siens quasiment à elle tout seule avec deux buts et une passe décisive contre la Hongrie.
Cette réaction d'orgueil et la rage qu'il a manifestée sur le 3e but hongrois montrent combien l'enjeu est important pour Ronaldo: le triple Ballon d'Or collectionne les trophées individuels mais n'a jamais conduit sa Selecçao à un titre continental ou mondial.
Le pays de Galles comptera lui aussi sur sa star du Real, Gareth Bale, contre l'Irlande du Nord. Bale a marqué à chaque match au premier tour et est en tête du classement des buteurs (trois buts dont deux coups francs).
Ces deux sélections participent à leur premier Euro et l'ambiance promet d'être splendide dans les tribunes: les supporters des deux cousins britanniques font partie des plus exubérants du tournoi.
- Chiellini craint le Brexit -
Autre superstar dont on se demande si elle sera au rendez-vous, le Polonais Robert Lewandowski, qui n'a pas encore marqué dans cet Euro. La performance du buteur du Bayern pourrait conditionner le scenario de Suisse - Pologne, le 8e de finale le plus indécis sur le papier.
"Individuellement, notre adversaire est très fort mais je ne suis pas un entraîneur qui a peur", a martelé le sélectionneur de la Suisse, le Bosnien Vladimir Petkovic.
Trois autres 8e se disputeront dimanche: France - Eire (la revanche de la qualification de la France au Mondial-2010 grâce à une main polémique de Thierry Henry), Allemagne-Slovaquie et Hongrie-Belgique. Les deux derniers auront lieu lundi: Italie-Espagne, la finale avant l'heure, puis Angleterre-Islande, le choc des extrêmes.
Vendredi, les joueurs ont été interrogés sur un sujet d'actualité dont les implications dépassent de très loin le cadre de l'Euro: le Brexit et la décision de la Grande-Bretagne de quitter l'Union européenne.
Prudents, les premiers concernés, les Britanniques, ont esquivé la question. "Je ne pense pas que les gars se focalisent trop là-dessus. Réussir l'Euro, c'est le principal", a assuré l'attaquant anglais Harry Kane. "On en parlera après le tournoi", a renchéri le sélectionneur gallois Chris Coleman.
Des stars d'autres sélections européennes ont en revanche livré des réponses qui tranchent avec la langue de bois habituelle des footballeurs.
"La préoccupation majeure est l'effet domino que pourrait causer cette décision", a craint le défenseur italien Giorgio Chiellini, détenteur d'une licence d'économie. Le gardien allemand Manuel Neuer, lui, a dit sa nostalgie d'un temps qu'il pense révolu: "J'ai grandi dans une époque où il était normal de voir l'Europe unie".
Avec AFP