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Evariste Ndayishimiye, le nouveau visage du régime burundais


A 52 ans, M. Ndayishimiye est l'un des hommes clés du système qui dirige aujourd'hui le pays et il est bien connu des Burundais. Il est l'actuel secrétaire général du parti au pouvoir.
A 52 ans, M. Ndayishimiye est l'un des hommes clés du système qui dirige aujourd'hui le pays et il est bien connu des Burundais. Il est l'actuel secrétaire général du parti au pouvoir.

Le général Evariste Ndayishimiye, désigné dimanche candidat à la présidentielle de mai par le parti au pouvoir au Burundi, est issu des rangs de la rébellion hutu qui accéda au pouvoir à l'issue de la guerre civile (1993-2006), comme son prédécesseur Pierre Nkurunziza dont il est proche.

Régulièrement présenté comme un des favoris de la course à la succession de M. Nkurunziza, M. Ndayishimiye a été officiellement choisi pour porter les couleurs du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, à la présidentielle du 20 mai lors d'un congrès extraordinaire dimanche à Gitega (centre).

Évariste Ndayishimiye désigné candidat à la présidentielle par le CNDD-FDD
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A 52 ans, M. Ndayishimiye est l'un des hommes clés du système qui dirige aujourd'hui le pays et il est bien connu des Burundais. Il est l'actuel secrétaire général du parti au pouvoir.

Comme son mentor Pierre Nkurunziza, il passe la majeure partie de son temps sur le terrain où il participe aux travaux communautaires, organise des réunions tout en distribuant des vivres aux nécessiteux.

Ancien ministre de l'Intérieur et de la sécurité publique (2006-2007), tour à tour chef de cabinet militaire et civil du président, le général Ndayishimiye comptait parmi les principaux chefs militaires du CNDD-FDD à la signature en 2003 de l'accord de cessez-le-feu de la guerre civile qui fit au moins 300.000 morts.

M. Ndayishimiye venait d'entrer à l'université du Burundi lorsque la guerre civile éclata en 1993.

Il était en 2e année de droit quand fut perpétré le massacre de dizaines d'étudiants hutu par des extrémistes tutsi en 1995. Il en réchappa par miracle et rejoignit immédiatement la rébellion encore embryonnaire à l'époque. Une trajectoire similaire à celle de Pierre Nkurunziza.

Au pouvoir depuis 2005, ce dernier avait annoncé en 2018 qu'il ne se présenterait pas à sa succession en 2020.

L'annonce en avril 2015 de sa candidature à un troisième mandat controversé avait plongé son pays dans une grave crise politique émaillée de violences qui ont fait 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale.

Ouvert et colérique

Outre leur destin commun dans les rangs de la rébellion, MM. Nkurunziza et Ndayishimiye sont tous deux de fervents croyants et pratiquants, à cette différence que le premier est un évangélique "born again" tandis que le second est un fervent catholique.

"Dieu a multiplié les signes qui annoncent ce qui vient de se passer", a-t-il d'ailleurs déclaré dimanche dans son discours d'acceptation en kirundi. "Il y a quelques jours, un pigeon s'est posé sur la tête de mon épouse", a-t-il expliqué, y voyant un signe de Dieu.

"J'accepte sans hésitation d'être le candidat" du parti CNDD-FDD, a-t-il ajouté, après avoir lancé un hommage très appuyé à son "frère d'armes" Pierre Nkurunziza.

Evariste Ndayishimiye, candidat à la présidentielle au Burundi
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"C'est un homme plutôt ouvert, d'abord facile, qui aime blaguer et rire avec ses amis", décrit un de ses amis à l'AFP sous couvert de l'anonymat.

"Mais contrairement à Nkurunziza qui est un animal à sang froid et très sobre (...), Evariste Ndayishimiye est plutôt colérique, s'emporte très facilement au risque de s'enflammer", a-t-il ajouté.

"Il a une réputation d'ouverture et d'honnêteté contrairement aux autres généraux" issus des rangs de la rébellion, a décrypté à l'AFP un diplomate.

"C'était le meilleur choix mais il aura fort à faire pour impulser le changement et l'ouverture à l'opposition dans un parti dominé par un courant extrémiste et sectaire", a ajouté ce fin connaisseur des arcanes du pouvoir burundais.

Pacifique Nininahazwe, l'une des principales figures de la société civile, a estimé qu'il était encore prématuré pour voir dans sa nomination une inflexion du régime, tout en ne l'excluant pas.

"C'est trop tôt pour dire (s'il représente un espoir de sortie de crise). Certes Evariste Ndayishimiye n'est pas cité dans les nombreux crimes du régime, mais l'inconnu reste l'étendue de l'emprise de Nkurunziza sur le nouveau président, la qualité du processus électoral et les intentions" du futur candidat du parti au pouvoir, a-t-il déclaré à l'AFP.

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