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RDC

Exploitation illicite de l’or au Sud Kivu: ville morte et mission d’enquête parlementaire


Des mineurs artisanaux travaillent sur un site d'extraction de cassitérite près de Numbi, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 7 avril 2017.
Des mineurs artisanaux travaillent sur un site d'extraction de cassitérite près de Numbi, dans l'est de la République démocratique du Congo, le 7 avril 2017.

Au Sud-Kivu, la ville morte décrétée par la société civile de Wamuzimu, en territoire de Mwenga, a été partiellement observée. Les activistes s'insurgent contre l'exploitation illégale de l'or et indexent des entreprises chinoises.

Les activités minières ont été partiellement paralysées lundi à Wamuzimu, à 220 kilomètres de la ville de Bukavu. C’est en réponse à l’appel de la société civile locale qui exige le départ des ressortissants chinois qui exploitent de l’or .

"La population réclame zéro chinois à Wamuzimu, l’indemnisation des victimes touchées par les exploitations criminelles et illégales des sociétés chinoises, nous exigeons également le retrait immédiat et sans condition des militaires dans les sites minier de notre chefferie", martelle Félicien Myaka, président de la société civile de Wamuzimu.

Il ajoute que "depuis le vendredi de la semaine passée, la population a constaté que des militaires dans le site minier auraient changé de tenue en adoptant des tenues policières pour dissimuler leur présence".

A Kitutu et ses villages environnants, certains ont répondu positivement à l’appel de la société civile mais d’autres non.

Un groupe des manifestants n’a pas toléré cela en s’attaquant à quiconque est contre la mesure.

"Certains ont voulu s’attaquer aux autres qui circulaient, ils ont brûlé des pneus, posé des barrières sur la route en disant que personne ne doit passer. C’est comme ça que la police a tiré quelques balles en l’air pour disperser les manifestants", témoigne Christian Longangi, chef de Wamuzimu. Il ajoute que les activités ont repris dans l'après-midi.

"La population est unanime sur le fait que tous les exploitants sur le site minier puissent d’abord quitter le site. S’ils veulent revenir qu’ils reviennent reprendre le processus à zéro en respectant les prescris du code minier et qu’ils respectent la communauté locale pour qu’il y ait la paix et la tranquillité dans ce qu’ils font", renchérit cette autorité coutumière.

Mission d’enquête parlementaire​

Selon le bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu, l’exploitation minière qui se fait par sept sociétés chinoise en territoire de Mwenga n’est pas artisanale mais semi-industrielle.

"Elle se fait en l’absence d’agrément octroyant un permis de recherche ni d’exploitation, en violation des propriétés privées et en l’absence des statistiques de production et de traçabilités des minerais extraits", explique le président du bureau de coordination, Adrien Zawadi​.

La société civile de Wamuzimu cite les sociétés et coopératives suivantes comme prédatrices de leurs ressources: Oriental Ressource Congo, Yellow Watter ressources, Crystal(Blue Metal), Blue Ant and oriental ressources Congo, DN Global bussness, coopérative Mungu ni jibu, coopérative Lutonde.

Sur le terrain, l'impact est brutal.

"Notre activité principale, c’est l’agriculture mais pour le moment on ne le fait plus. Et c’est cela notre indignation", se plaint Kasindi Mulungula, cultivatrice.​

La question ayant touchée la sphère nationale après un reportage du journaliste Alain Foka, une mission d’enquête parlementaire dépêchée par l’Assemblée Nationale de la RDC autour de ce dossier d’exploitation illicite des minerais en territoire de Mwenga par les firmes chinoise est déjà à pied d’œuvre à Bukavu où elle tient des auditions depuis lundi 13 septembre.

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