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Explosion d'un gazoduc attribuée aux rebelles du Delta au Nigeria


Une installation Chevron de pétrole sous construction à Escravos, 80 kilomètres de Warri, dans la région du delta du Niger de pétrole du Nigeria, 17 août 2010. epa/ GEORGE Esiri
Une installation Chevron de pétrole sous construction à Escravos, 80 kilomètres de Warri, dans la région du delta du Niger de pétrole du Nigeria, 17 août 2010. epa/ GEORGE Esiri

Un gazoduc a explosé dans le sud-est du Nigeria, région volatile qui a connu de nombreuses attaques au cours de l'année dernière menées par des groupes armés, a annoncé mardi le porte-parole de la compagnie nationale des hydrocarbures.

Cette nouvelle attaque, la première enregistrée depuis des mois, a été menée samedi sur un gazoduc de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) près de Sanomi, dans les environs de Warri, capitale de l'Etat du Delta.

"Cela nous a été confirmé, même par les riverains, qu'il s'agit d'un sabotage", a expliqué à l'AFP Violin Antaih.

"Sur les photos de l'incident, on voit bien que le gazoduc a été coupé en deux. Si cela avait été une simple rupture, cela n'aurait pas eu cet effet", a-t-il ajouté.

Les attaques sur les installations d'hydrocarbures ont été particulièrement fréquentes au cours de l'année 2016, mais le Delta avait connu une accalmie, suite aux négociations engagées entre Abuja et les représentants des communautés de la région, coeur pétrolier du Nigeria.

Mardi matin, les Vengeurs du Delta du Niger (NDA), très actifs en 2016 mais qui n'avaient pas fait parler d'eux depuis des mois, ont posté un message sur leur compte Twitter en italien: ""la vittoria è nostra" (la victoire est à nous).

L'armée nigériane a assuré qu'elle enquêtait.

"Je suis informé de cet incident et nous travaillons à ce sujet. Une commission a été mise en place pour tenter d'en déterminer les circonstances", a expliqué le commandant Apochi Suleiman.

Dolapo Oni, analyste en énergie pour Ecobank à Lagos, se dit "inquiet" de cette nouvelle attaque, à une période où le Nigeria tente de sortir de la récession économique.

"Ce message est sûrement pour faire savoir qu'ils sont de retour", ajoute le spécialiste. "Cela ressemble à une menace."

Le Nigeria traverse actuellement une grave crise économique, due en partie à la chute des cours du baril, et aux attaques constantes de rebelles sur ses installations pétrolières, qui ont fait tomber la production à 1,4 million de barils par jour en 2016 (contre 2,5 millions il y a dix ans).

Le président Buhari, actuellement à Londres pour recevoir un traitement médical, a d'abord répondu par la force, mais son vice-président, qui assure l'interim du pouvoir à montrer des signes encourageants de dialogue avec les rebelles.

Les groupes armés, nés au début des années 2000 pour demander une meilleure redistribution des ressources du pétrole dans le pays, avaient bénéficié de larges accords d'amnistie lors de la précédente administration de Goodluck Jonathan.

A son arrivée au pouvoir en 2015, Muhammadu Buhari, musulman du Nord, avait promis d'y mettre fin, relançant de nouvelles violences. Le sud-est du Nigeria contient des réserves estimées à 70 milliards de barils en pétrole et gaz (parmi les 10 plus grandes réserves mondiales), mais la région reste toujours sous-développée, après des décennies d'exploitation.

Avec AFP

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