"Quatre bombes artisanales ont explosé à Bamenda, l'une vers 21H00 (20H00 GMT) et les trois autres à partir de 3H00 du matin", a rapporté une source proche des services de sécurité jointe depuis Yaoundé.
"Ces explosions n'ont pas fait de victime. Elles ont laissé des trous sur les différents lieux", a ajouté cette source ayant requis l'anonymat. L'information a été confirmée à l'AFP par une source sécuritaire jointe depuis Yaoundé.
Une des explosions s'est produite à proximité du Groupement mobile d'intervention (GMI), une unité de police. Une autre a été enregistrée près de Food Market, un supermarché bien connu localement, alors que les deux autres engins ont ciblé un carrefour de la ville et une rue voisine de la Commercial Avenue, le centre des affaires, toujours selon ces mêmes sources.
Un couvre-feu est actuellement en vigueur de 22H00 à 5H00 à Bamenda jusqu'au 23 novembre.
La situation sécuritaire s'est dégradée ces derniers jours dans les régions anglophones, confrontées à une grave crise socio-politique depuis un an.
Quatre militaires ont été tués en moins d'une semaine: trois gendarmes tués par balles dans la région administrative du Nord-Ouest et un militaire égorgé dans la région voisine du Sud-Ouest. Le gouvernement a attribué ces attaques aux séparatistes anglophones qui militent pour l'indépendance de ces régions, désignant un mouvement sécessionniste connu sous le nom de "Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front" (Scacuf).
Dans un communiqué publié le 9 novembre sur son compte twitter, Sisiku Ayuk Tabe, "président" auto-proclamé de "l'Ambazonie", l'Etat que les séparatistes anglophones disent avoir créé, a pour sa part condamné ces assassinats et a assuré qu'ils avaient été perpétrés par "des individus inconnus du gouvernement intérimaire ambazonien".
Depuis l'étranger, les leaders sécessionnistes ont cependant appelé les populations locales à former des groupes d'autodéfense pour combattre ce qu'ils qualifient de "force d'occupation", en référence aux milliers de policiers et soldats déployés par les autorités.
Observateurs et analystes ont exprimé ces dernières semaines leur crainte de voir la crise tourner à l'"insurrection armée", à l'image du centre d'analyse International crisis group (ICG), qui avait appelé mi-octobre le président camerounais Paul Biya à "prendre ses responsabilités" et "agir vite".
Avec AFP