L'Observatoire des volcans d'Hawaï a signalé que l'explosion à l'intérieur du cratère Halemaumau du Kilauea avait dégagé un nuage qui atteignait 9.000 mètres de hauteur et dérivait vers le nord-est.
Il a incité les personnes susceptibles d'être dans son sillage à s'abriter à cause des dangereuses émanations de dioxyde de soufre, et a maintenu une alerte rouge pour l'aviation, le trafic aérien restant ainsi suspendu dans la zone.
"A n'importe quel moment, l'activité pourrait redevenir explosive, avec une augmentation de la production de cendres et de projectiles près de l'ouverture", a ajouté l'observatoire.
L'agence américaine de géologie et sismologie (USGS) a indiqué en fin d'après-midi que des chutes de pluie et des vents faibles signifiaient que le nuage allait rester centré sur les zones entourant le sommet de Kilauea.
Le Kilauea est l'un des volcans les plus actifs du monde et l'un des cinq que compte l'île de Hawaï, la plus grande de l'archipel.
Il est entré en éruption le 3 mai, entraînant l'évacuation de quelque 2.000 personnes de leurs maisons à cause de fissures --au moins 17 jeudi-- déversant de la lave qui se sont ouvertes à plusieurs kilomètres du cratère principal. Des gaz toxiques ont également envahi ces zones.
Kevin Kushel, un habitant de l'île, a dit à l'AFP que le panache de fumée de jeudi était visible à des kilomètres à la ronde.
"Je viens d'aller à Pahoa (petite ville située à proximité du volcan, NDLR) et c'est un vrai cauchemar enfumé, du type de ce que j'ai imaginé en lisant des choses sur Pompeï", la cité antique en Italie ensevelie par les cendres du Vésuve, a-t-il ajouté.
- Eruption majeure? -
Les scientifiques estiment que l'activité volcanique est peut-être annonciatrice d'une éruption majeure similaire à celle du milieu des années 1920. Mais ils ne craignent toutefois pas de victimes car les zones résidentielles les plus exposées ont été évacuées et la région où se trouve le volcan --au sud-est de l'île-- n'est pas très peuplée.
"Le magma se situe à 300 ou 400 mètres sous la surface" et peut ainsi entrer en contact avec des nappes phréatiques qui chauffent et (...) sortent de terre en explosant", a expliqué à l'AFP Ken Rubin, chef du département de géologie et de géophysique à l'université d'Hawaï à Manoa.
Il a précisé que des tremblements de terre causés par les mouvements du magma avaient généralement lieu avant de telles éruptions.
"La dernière fois que le volcan près du sommet était dans le même état remonte à 1924 et, cette année-là, nous avons eu deux semaines d'importantes éruptions explosives au sommet", a-t-il fait valoir.
Environ 40 maisons et d'autres bâtiments ont pour l'instant été détruits par des coulées de lave rougeoyante depuis le début du mois.
Avec AFP